
Vous les voyez tous les jours arpenter les couloirs du métro, mais vous ne connaissez pas leur mission. Pourtant, grâce au GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux), vous pouvez prendre les transports en toute sécurité. Voici leur histoire.
Bonjour Vincent, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots la mission du GPSR ?
Au quotidien, nous assurons la sécurité des voyageurs, des agents de la RATP et nous luttons contre la fraude. Il s’agit tout particulièrement de lutter contre les incivilités et comportements irrespectueux du quotidien qui indisposent les voyageurs : verbaliser ceux qui fument sur les quais ou ceux qui urinent… Mais bien évidemment, nous gérons aussi le risque terroriste. Pandémie oblige, une partie notoire de notre activité consiste désormais à vérifier le port du masque et les attestations dans les transports en commun après le couvre-feu.
La pandémie a-t-elle changé les missions dans votre travail ?
Les voyageurs sont moins nombreux qu’auparavant. Aujourd’hui, ceux qui voyagent après le couvre-feu ont un fort sentiment d’insécurité. Nous cherchons à les rassurer par notre présence et nos différentes interventions. C’était d’ailleurs le cas des infirmières et du personnel hospitalier durant le premier confinement.
“Il faut voir les transports en commun comme une sorte de micro-société, chaque jour apporte son lot de surprises”.
Après la fermeture du métro, vos missions se transforment-elles ?
Il faut le préciser, il y a une vie à la RATP quand le métro ferme et nous ne sommes pas uniquement présents sous terre. Nous assurons aussi la sécurité dans les bus comme les Noctiliens. Pour ce qui est du métro, de nombreux personnels y travaillent la nuit entre 2 h et 5 h. Les travaux sont permanents et les agents de maintenance, d’entretien, de station y assurent chacun leur rôle et ont besoin de présence. Les agents de station, tout particulièrement, qui peuvent avoir besoin de l’aide du GPSR pour aider à faire sortir celles et ceux qui sont restés bloqués dans une station après fermeture.
Pourriez-vous nous décrire une journée classique ?
Une journée type n’existe pas. Il faut voir les transports en commun comme une sorte de micro-société, chaque jour apporte son lot de surprises. Suite à une fouille de bagage, nous pouvons être amenés à conduire le contrevenant à l’officier de police judiciaire le plus proche s’il transporte des objets illégaux comme des armes ou de la drogue.
Collaborez-vous alors avec d’autres services de sécurité ?
Nous travaillons main dans la main avec la police, la gendarmerie ou les douanes sur de nombreuses opérations. De plus, nous pouvons être épaulés par des agents de sécurité privée, on peut les voir dans certaines stations comme à Porte de Clignancourt. Grâce à un partenariat renforcé avec notre autorité de tutelle, IDFM, ces agents peuvent intervenir de façon complémentaire sur des sites précis, même si leurs prérogatives sont notoirement moins étendues que celles du GPSR (pas d’armement, pas de verbalisation, pas d’éviction…).
“Les agents féminins sont formés comme les hommes, tout le monde est au même niveau grâce à une formation exigeante”.
Les utilisateurs vous sollicitent-ils souvent ?
Nous faisons beaucoup de relation de service, mais cette mission était beaucoup plus importante avant la crise sanitaire avec les nombreux touristes venant visiter la capitale. Lors du premier déconfinement, nous avons dû souvent aller vers eux, car il y a eu beaucoup de prévention pour rappeler le port du masque. On a dû faire preuve de pédagogie pour expliquer aux gens que c’était obligatoire. En règle générale, la posture de service fait intégralement partie de nos compétences.
Selon vous, quelles sont les compétences nécessaires pour faire ce métier ?
Il faut avoir un fort esprit d’équipe, du courage, une bonne condition physique et toujours savoir où se situe le contrevenant par rapport à la loi. On doit savoir intervenir et collecter les informations dans le même temps, c’est pour cela que la rigueur est essentielle. Tous les GPSR partagent ces idéaux.
Les femmes sont-elles représentées au sein du GPSR ?
Elles le sont aux alentours de 5 à 6 % et ce pourcentage augmente d’année en année. C’est un métier assez physique et les agents féminins sont formés comme les hommes, tout le monde est au même niveau grâce à une formation exigeante.
Et vous, qu’est-ce qui vous a motivé à faire partie du GPSR ?
J’ai toujours été animé par un fort sentiment de dévouement et j’ai une filiation familiale avec la RATP, car mon grand-père y travaillait. Il m’a inspiré avec ses histoires sur la RATP et je voulais participer à cette aventure. Aujourd’hui, cela fait dix ans que je fais partie de l’équipe et cela confirme mes espérances. J’ai vu les premiers agents GPSR quand j’étais enfant, je les voyais comme des super-héros. J’espère que d’autres enfants me voient comme cela aujourd’hui…
Crédits photo de Une : Bertrand Chigot 2019 – RATP