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Rencontre avec Ras-le-Scoot, le collectif qui veut en finir avec les deux-roues
Vincent Pons |  14/05/2020 12:31
Rencontre avec Ras-le-Scoot, le collectif qui veut en finir avec les deux-roues

Durant deux mois, l’accalmie a régné et le son des oiseaux a remplacé les bruits des pots d'échappement. Pour que ce silence perdure, des collectifs comme Ras-le scoot avaient déjà pris le parti du silence. Franck-Olivier Torro, porte-parole du collectif, nous explique ce combat.

Comment a commencé le collectif Ras-le-scoot ? 

Tout a commencé par un ras-le-bol général des incivilités générées par les usagers des deux-roues motorisés. Avec des associations de cyclistes, spécialisées sur la qualité de l’air et de piétons, nous nous sommes dit que nous n’en pouvions plus des nuisances générées par les conducteurs de deux-roues motorisées et qu’il fallait réagir. L’idée première a été d’alerter les pouvoirs publics sur cette problématique.

Et que demandez-vous à ces acteurs pour agir sur ce problème ? 

On ne demande pas l’interdiction pure et simple des deux-roues, on veut diminuer leur présence et leur impact sur la circulation et sur la pollution générée. Pour dénoncer cet usage on utilise le plaidoyer auprès des mairies à propos des choses qui ne vont pas, notamment leur tolérance à l’égard des contrevenants. La maire de Paris [Anne Hidalgo, ndrl] a d’ailleurs fait preuve d’une certaine bienveillance à ce propos. Lors de la précédente mandature elle a pris des engagements avec les motards en colère sur le stationnement payant. Cependant, la mairie de Paris a été très rassurante à ce sujet en nous disant que si elle était reconduite, elle mettrait en place le stationnement pour les deux-roues motorisés accompagné d’une politique un peu plus dure.

Le stationnement payant pour les deux-roues est donc en bonne voie ? 

Ils en parlent du moins. Il y a encore pas mal de “si”… Tant qu’ils ne sont pas élus, on ne pourra pas savoir. On est convaincu que le stationnement payant fera reculer l’attractivité des deux-roues motorisés, c’est un bon moyen d’arriver à nos fins.

Vous parlez d’engagement pris avec les motards en colère, exercent-ils une pression forte au niveau politique ? 

J’habite à Vincennes et le stationnement pour les deux-roues est devenu payant, ce qui a amené une évaporation des deux-roues motorisés. L’instauration d’une telle mesure a grandement énervé l’association des motards en colère. Eux aussi militent pour leur liberté à se déplacer comme ils l’entendent.  J’ai toujours mis un point d’honneur à discuter avec eux. Lors du lancement de notre collectif, nous avons été invités par la presse afin de débattre avec eux et cela ne m’a jamais posé de problème. Après, il y a quand même un argument faussé utilisé par les motards, qui consiste à dire que ce ne sont pas eux mais les scooters qui sont fautifs.

Ils roulent et se garent sur les trottoirs, provoquent du bruit, de la pollution (sonore et atmosphérique) et empruntent les aménagements cyclables souvent en toute impunité.

Quels sont les problèmes qui vous gênent avec les deux-roues ? 

Il y a le non-respect du Code de la route. Ils roulent et se garent sur les trottoirs, provoquent du bruit, de la pollution (sonore et atmosphérique) et empruntent les aménagements cyclables souvent en toute impunité. Le conducteur de deux-roues motorisé pense qu’il est à deux roues donc qu’il a le droit d’emprunter les voies réservées aux vélos. L’exemple des sas vélos avant les feux est probant car ils ne sont quasiment jamais respectés. Il y a aussi le sujet de la violence routière, tous les membres de notre collectif on été confrontés à cela un jour. Des motards nous disent souvent : « Fais gaffe, je vais te mettre un coup de casque dans la gueule. » On dénonce tous ces comportements.

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Posted by Ras Le Scoot on Tuesday, July 9, 2019

La situation s’est-elle aggravée ces dernières années ? 

Oui et non. On a une sensation d’augmentation de la nuisance mais ce n’est à priori pas vrai. Il y a moins de deux-roues en circulation mais on a l’impression qu’il y en a beaucoup plus. En Île-de-France, les ventes sont en nette régression. Il y a beaucoup plus d’aménagements cyclables qui ont été créés et les usagers des deux-roues motorisés ont tendance à plus les emprunter que les « bagnolards »(qui eux ne peuvent pas les prendre – à part pour stationner).

Ce problème est-il typiquement parisien ? 

Essentiellement francilien… Mais des soucis existent également à Bordeaux et à Marseille. Dans la cité phocéenne, il n’y a malheureusement pas d’autres types de mobilité à proposer…

Quelle serait donc la solution idéale en matière de mobilité ?

Je ne suis pas pour l’interdiction des voitures et scooters mais il faut que ces modes de déplacement soient utilisés à bon escient. Partir travailler seul dans une voiture de deux tonnes à cinq kilomètres, c’est l’utiliser à mauvais escient. Il faut inciter les personnes qui habitent près de leur travail à marcher et à pédaler afin de laisser la place dans les transports en commun à ceux qui ne peuvent pas faire autrement (les personnes à mobilité réduite, ou qui habitent loin de leur lieu de travail). Bien sûr il faut que le télétravail devienne la norme et non l’exception quand c’est possible. Passer chaque jour deux à trois heures dans les transports pour aller travailler n’a aucun sens. Si on arrivait à résoudre cette équation, nous n’aurions plus de problème de pollution. 

Plus d’infos sur Ras-le-scoot ici.

Association deux-roues Embouteillages

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