
En reproduisant la photosynthèse d’une plante, Marc Fontecave arrive à transformer le CO2 en hydrocarbure (donc, en pétrole). Ce mécanisme pourrait, à grande échelle, devenir un moyen pratique pour produire du carburant.
S’inspirer des plantes. Comme vous le savez déjà, le dioxyde de carbone est notamment responsable du réchauffement climatique. Des chercheurs réfléchissent donc à transformer ce gaz, dont les émissions sont en hausses en 2018 de +1,7%, en hydrocarbure (pétrole, essence, etc.).
Un chimiste français, Marc Fontecave, transforme déjà, à petite échelle, le CO2 en éthylène, une matière première très recherchée dans l’industrie chimique. Pour y arriver, il a réussi à reproduire le processus de photosynthèse, ce qui lui permet d’absorber le dioxyde de carbone pour le transformer.
« L’expérience dans mon laboratoire se fait sur une petite cellule. L’enjeu pour la planète est colossal puisqu’il s’agit de produire des milliards de tonnes de ces produits. Je suis convaincu que, demain, il existera de gros électrolyseurs qui transforment le CO2 en éthylène ou en éthanol », explique le Français à TV5 Monde.
Aspirer le CO2. Le hic ? Tout cela risque de prendre du temps. Car avant de le transformer, il faut arriver à le capturer. L’air que nous respirons ne contient (que) 0,04% de CO2. Pour avoir un gaz moins dilué, il faut l’attraper à la sortie des usines, comme les cimenteries ou les centrales thermiques. Certaines entreprises y arrivent avec des machines qui ressemblent à de gros aspirateurs, comme Carbon Engineering au Canada et Climeworks en Suisse, rapporte TV5 Monde. D’ailleurs, la société canadienne souhaite construire une centrale capable d’absorber autant de CO2 dans l’atmosphère que 40 millions d’arbres.
Pas avant 2035. Depuis presque 30 ans au large de la Norvège (ainsi que dans d’autres pays), on récupère le CO2 pour le stocker sous terre, à plus d’un kilomètre de profondeur. On peut donc imaginer qu’un jour, il sera possible d’utiliser ce gaz stocké pour en faire quelque chose d’utile. Mais ces processus coûtent, pour l’instant, encore très cher et certains chercheurs mettent en garde contre l’impact éventuel sur la planète. Marc Fontecave reste quant à lui optimiste pour l’avenir. Il estime que d’ici 2035, des solutions existeront. Après le carburant à l’eau, aux algues et au chocolat, on pourrait avoir à l’avenir du pétrole au CO2.