
En un mois, il s’est écoulé plus de 10 000 voitures rechargeables, soit 9% du marché auto. D’habitude, c’est 2%. Et cela fait réfléchir les pétroliers.
Crever les plafonds. Il y a eu un bruit de bouchon chez l’AVERE quand les chiffres de ventes définitifs du mois dernier sont tombés. L’association pour le développement des mobilités électriques a enregistré un record : pour la première fois, le cap des 10 000 voitures zéro émission a été franchi. Exactement 11 600 électriques ont été immatriculées sur le seul mois de janvier, en incluant les utilitaires légers.
Pour résumer : les Français ont acheté autant d’électriques en janvier 2020 que sur les six premiers mois de 2019.
Ce sont 9% des ventes de véhicules légers neufs. L’an dernier, à la même époque, la tendance tournait autour de 2% et fin décembre on ne comptabilisait que 2,27% de parts de marché. Alors, heureux ? Attendez, ce n’est pas fini.
Tout le marché est concerné. Les hybrides aussi ont le vent en poupe et atteignent 2,8% des ventes de véhicules neufs. De son côté, le marché de l’occasion chez les électriques a également explosé en 2019 avec 19 652 ventes avec une accélération des transactions au cours de l’année. Alors certes, les voitures essence et diesel représentent toujours 80% des ventes, mais leur nombre recule sans cesse. Une bascule semble donc en train de se faire.
Deux raisons. L’arrivée de la norme environnementale européenne « CAFE » d’abord, qui pénalise les constructeurs en calculant une moyenne d’émission basée sur l’ensemble de leurs ventes et non un véhicule. Côté consommateurs, il faut aussi régler un malus pour acquérir les voitures les plus polluantes, qui peut atteindre 20 000 euros. Mais peu importe la raison, ce qui compte c’est que le marché mute et cela pourrait avoir un impact plus global sur l’économie mondiale.
En effet, selon un think tank anglais, cette propension à acheter électrique pourrait tuer le cours du pétrole. Selon Carbon tracker, les réglementations comme les ventes vont renverser la balance des achats pétroliers et faire tomber le prix du baril. L’auteur du rapport, Andrew Grant, estime que si les États ne s’activent pas à changer leur économie et leurs investissements en même temps qu’ils adoptent des lois écologiques, ils risqueront la faillite. Pensez-y en essayant cette nouvelle citadine électrique : vous tiendrez non seulement le volant, mais peut-être aussi l’économie mondiale entre vos mains.
During the #SuperBowl companies ran ads highlighting #ElectricVehicles. If these ads are any indication, electric vehicle use is about to increase. How will this impact #oil demand? We created this tool to look at that question https://t.co/sdcE6FFpLi
— Carbon Tracker (@CarbonBubble) February 3, 2020