
Moins 15% de rentrées depuis le début de l’année. En cause : les effets de l’obligation pour les entreprises de désigner le salarié auteur de l’infraction mais surtout la dégradation des cabines.
Décidément, sale temps pour le gouvernement. Avec la réduction de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, la logique aurait voulu que les rentrées progressent encore cette année grâce aux radars automatiques. C’était d’ailleurs ce que laissaient penser les premiers chiffres après l’entrée en vigueur de la loi en juillet.
Sauf que cette mesure a peut-être précisément constitué la première balle dans le pied du gouvernement. L’agacement qui avait suivi cette mesure n’avait pas été anodin. Sans non plus jouer les prophètes après coup, elle avait peut-être été un des signaux qui allait conduire à la création du mouvement des gilets jaunes.
20% des radars, soit 600 cabines, auraient été endommagées
Depuis juillet, les dégradations de radars ont explosé et avec les événements récents, l’impact pourrait encore augmenter. De sources officieuses, 20% des radars, soit 600 cabines, auraient été endommagées depuis le passage aux 80 km/h et le mouvement des gilets jaunes. Et quand on sait que le remplacement d’une cabine coûte 30 000 euros…
Autre explication aussi, les patrons (notamment d’entreprises de transport) doivent désormais dénoncer l’auteur de toute infraction. Résultat, les salariés et routiers ont levé le pied. Ces amendes des « professionnels » sont en baisse de l’ordre de 10%.
Bref, l’Etat ne dépassera sans doute pas le milliard d’euros de PV avec les radars – comme ça avait été le cas l’an passé. Qu’on se le dise tout de même, c’est une victoire de façade pour les gilets jaunes. Un rapport l’an passé démontrait que 90% servaient à financer l’entretien et le développement des voies, assurant donc notre sécurité routière. L’Etat avait aussi promis que tout surplus de recettes irait pour les hôpitaux publics. Là, il y a fort à craindre que cet argent ne servent qu’à repayer des nouveaux radars.