
À priori, vous n’avez pas fait le lien entre la quarantaine imposée au niveau mondial, votre prochain déménagement et une plateforme pétrolière. Le cabinet français XTU Architects, lui, l’a vu. Bienvenue dans le monde de demain.
Qui se souvient du film Waterworld ? Ce n’était certes pas le meilleur film avec Kevin Costner, mais ce long-métrage écologique de 1995 avait au moins le mérite d’anticiper de plusieurs décennies les problèmes que connaitra l’humanité du 21ème siècle : montée des eaux, surpopulation, crise du logement, etc. Presque trente ans après sa sortie en salles, il est désormais rattrapé par la réalité ; ou du moins les croquis du projet X_Lands réalisés par le cabinet XTU Architects (à qui l’on doit déjà la Cité du vin à Bordeaux), qui se propose de penser intelligemment la reconversion des plateformes pétrolières, vouées à mourir.
Vers la fin du pétrole ? C’est la grande question également posée depuis des décennies. Même s’il est encore difficile de dater précisément ses obsèques (2025 ? 2040 ? 2050 ?), il est incontestable que ce symbole du capitalisme polluant a vécu ses plus belles heures. Plutôt que de tout démonter (avec de la pollution au passage), autant transformer ces pompes aspirantes en luxueux HLM maritimes avec vue sur la mer à 360°. Et c’est vrai que l’idée présente plusieurs avantages.
Complètement autonomes en énergie, alimentées par des éoliennes et des toitures solaires, ces habitations conçues comme des immeubles ou en maisons-bulles seraient entourées de végétation aérienne et chaque pipeline serait alors un village-monde, à la fois connecté et distant d’à peu près tout. De quoi rappeler l’angoisse de Waterworld, certes, mais une destination qu’on imagine déjà prisée par tous les misanthropes écologistes qui peuplent la terre ferme.
Il ne s’agit pour l’heure que d’un projet – fermement déconseillé à ceux qui ont le mal de mer –, terriblement excitant pour cette industrie en mutation. Récemment, Total a offert l’équivalent d’un million de pleins au personnel hospitalier luttant contre le coronavirus. La preuve d’un monde en plein changement.