
Pour renforcer la région Nouvelle-Aquitaine, cette nouvelle compagnie 100% française préfère le TGV au TER. Premier voyage prévu dès 2022. Présentation.
Pour rafraîchir l’air, la France a voté en avril l’interdiction des vols intérieurs pouvant être remplacés par un trajet en train. Car en France, on a des lignes grande vitesse (LGV), mais encore faut-il que des trains les utilisent… Pas de chance, entre Tours et Bordeaux, « seulement 80 trains circulent chaque jour sur cette ligne alors qu’elle peut en accueillir 132. » C’est le constat agacé de l’entrepreneur d’Angoulême Tony Bonifaci, parti débaucher Alain Getraud, un ingénieur de SNCF Réseau. Ensemble, ils ont lancé leur société, un nouvel opérateur privé 100 % français simplement nommé « Le Train ».
50 trains par jour. Traversant toute la région Nouvelle-Aquitaine, la LGV a été ouverte en 2017 mais l’opérateur historique ne l’utilise guère que pour desservir Bordeaux. Si cela a pu rapprocher la préfecture de la capitale, cette exploitation met de côté toutes les grandes villes de la région. Le Train veut donc faire circuler une cinquantaine de TGV d’Arcachon à La Rochelle en desservant Bordeaux, Angoulême et Poitiers.
Comment la nouvelle compagnie Le Train compte lancer son TGV régional en France
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Chaque rame fera 350 places, soit un peu moins que les 510 à 634 places des OuiGo car la ligne est moins fréquentée que Paris-Lille, ou Paris-Marseille. Pourtant, Le Train table sur 3 millions de passagers annuels car les Charentais pensent ainsi dynamiser l’activité économique régionale en semaine. Et le week-end ? Pourquoi ne pas prolonger les lignes jusqu’à Rennes et Nantes et ainsi créer une offre touristique sur tout le littoral ? En visant les voitures, Le Train prévoit “44 000 tonnes de CO2 économisées chaque année.”
En un an d’existence, la ligne de TGV Bordeaux-Paris a connu une hausse du nombre de voyageurs de 50 %. Le Train espère qu’en élargissant l’offre, les habitudes continueront de changer dans ce sens.
Penser régional, agir global. Selon Alain Getraud, les premières rames pourraient rouler dès décembre 2022. Le temps d’obtenir leur licence d’exploitation auprès du ministère et mettre la main sur une dizaine de rames auprès d’opérateurs étrangers : « Location ou achat, confie-t-il au Parisien, toutes les stratégies sont à l’étude ». Le tout pour un tarif équivalent à la SNCF et sans augmenter les impôts puisque Le Train ne se lance pas seule dans cette aventure. Pour impliquer tout le territoire, elle convainc des entreprises locales, des personnalités et diverses collectivités d’investir sur ce rail concurrentiel.