
Des tests sur des souris ont retardé la formation de tumeurs, sans effet secondaire.
On ne présente plus le Viagra. La pilule bleue des laboratoires Pfizer fête cette année ses 20 ans, donc tout le monde sait que le médicament traite les troubles érectiles et l’hypertension artérielle. Du coup, de prime abord, on voit mal pourquoi des chercheurs de Géorgie ont eu envie d’en filer à des souris ? Jusqu’à ce qu’on sache que le Collège médical de l’Université d’Augusta tente d’endiguer le développement du 3e cancer le plus répandu dans le monde : le cancer colorectal.
En plaçant simplement du citrate de sildénafil, la molécule du viagra, dans la ration d’eau quotidienne des rongeurs, les biochimistes américains ont obtenus des résultats notables : « Donner une petite dose de Viagra peut réduire de moitié la quantité de tumeurs chez ces animaux », explique Darren D. Browning aux commandes de l’expérience. En boostant la production de GlycoMacroPeptides dans l’intestin, la formation des polypes, ces amoncellements de cellules sur la muqueuse intestinale, s’est bien révélée inférieure de 50 % chez les souris traitées.
Une chance de diviser par deux les effets du 2nd cancer le plus meurtrier en France
Des souris et des zob. L’avantage résidant évidemment sur l’absence d’effet secondaire – en dehors de l’érection, évidemment – alors que les traitements jusqu’alors envisagés créaient bien souvent des diarrhées et colites rendant impossible le traitement chronique.
Cependant, ne vous ruez pas chez votre médecin, il reste encore à lancer des essais cliniques auprès d’hommes ayant des antécédents médicaux ou familiaux, pour vérifier que ce qui est vrai chez les rongeurs l’est aussi chez nous. Vue la masse de personnes concernées dans le monde, nul doute que ces recherches seront suivies avec intérêt – et financées par Pfizer ?