
Confirmé par Emmanuel Macron lors de son allocation télévisée du 13 avril, la mise en place d’une application de traçage afin de savoir si l’on a été en contact avec une personne contaminée par le virus est envisagée par l’État.
Tous les moyens sont bons pour stopper la propagation du virus. Si l’option la plus largement employée est le confinement, à juste titre, cette solution ne pourra pas durer sur le long terme. Alors après les tests de dépistage, les masques et l’élaboration d’un vaccin, le gouvernement, avec d’autres pays européens, réfléchit à une autre idée : une application mobile qui alerterait automatiquement les personnes ayant été en contact avec des porteurs du virus. Celles-ci pourront alors, si elles ont côtoyé un ou des malades, se faire dépister à leur tour ou être pris en charge à l’hôpital si nécessaire. Cet outil de tracking, baptisé StopCovid et qui fonctionne avec les données Bluetooth, est destiné à « limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission », comme l’indique le ministre de la Santé Olivier Veran dans un entretien accordé au journal Le Monde.
En clair, en analysant vos déplacements, l’application sera en mesure de vous indiquer si vous avez été proche d’une personne ayant été contaminée par le COVID-19, si cette personne a bien été testée positive. Le gouvernement insiste sur un point : il s’agit d’un outil sur la base du volontariat, et vous serez libre de l’utiliser ou non.
Gestion des données. Avant son lancement, le gouvernement veut s’assurer que ce projet respecte l’anonymat des données personnelles. « Il ne faut négliger aucune piste, aucune innovation, mais je souhaite que, avant le 11 mai, nos assemblées puissent en débattre et que les autorités compétentes puissent nous éclairer », a déclaré le président de la République le 13 avril. Le déploiement de l’application sera alors débattu à l’Assemblée ainsi qu’avec des autorités compétentes, comme la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL).
Un document, vu par l’agence de presse Reuters, prévoit la destruction des données personnelles dès que la pandémie sera sous contrôle. Mais de nombreux doutes subsistent sur le choix des technologies employées et la gestion des données.
"L’application StopCovid serait inutile, dangereuse pour nos libertés et pourrait même aggraver la situation sanitaire. L’administration et le Parlement doivent cesser d’investir toute ressource humaine ou économique dans ce projet vain et dangereux." https://t.co/EWzQyyO7Rr
— S.I.Lex (@Calimaq) April 14, 2020