
Plus qu'une ville, c’est le premier État à adopter cette mesure. De quoi influencer les municipalités de notre propre pays ?
Luxembourg, calme et volupté. Le gouvernement du Luxembourg s’y était engagé en 2018, il vient de le faire : bus, tramways et trains sont désormais entièrement gratuits dans tout le Grand-Duché. Pas « juste le week-end » ou « seulement pour les écoliers »… Tout le monde peut monter dans n’importe quel transport public sans passer par la billetterie ni télécharger la moindre application.
Moins cher qu’une voiture. La mise en place est d’autant plus simple que le gouvernement avait déjà supprimé les amendes en 2019 en cas d’absence de ticket. Deux exceptions montrent la volonté de ne pas rogner sur la qualité de service : les services de transports à la demande (TAD) resteront payants de même que les wagons de première classe des trains nationaux, sans quoi tout le monde s’y engouffrerait. Car c’est bien sur la hausse de la fréquentation que parie le gouvernement du Duché avec cette loi : un sondage de 2018 montrait que 47% des Luxembourgeois préféraient leur voiture aux transports en commun pour les déplacements professionnels et 71% pour les trajets personnels. Résultat, le Lux’ étouffe sous les embouteillages.
Aujourd’hui un pays, demain le monde. Ce qui marque les esprits, c’est que si d’autres villes ont déjà testé cette mesure, c’est le premier pays à sauter le pas. Un petit pas puisque 602 000 personnes (seulement) vivent au Luxembourg. Oui mais les étrangers, frontaliers et touristes profitent aussi de cette mesure. En élargissant la focale, on ferait mieux de saluer l’Estonie qui a rendu ses bus gratuits depuis deux ans – mais que les bus. La France n’est pas en retard avec plus de 20 villes qui ont adopté la gratuité (Dunkerque, Niort, Calais…).
Mais comme le résumait le vice-président du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) au Monde : « L’essentiel c’est l’offre, pas le prix. »
Selon l’étude du GART, pour aider le public à adopter les transports en commun, l’important n’est pas la gratuité, qui peut amener des cyclistes à préférer prendre un bus diesel un jour de pluie, mais bien d’« avoir des bus et des trams correspondant à leurs trajets, avoir des fréquences élevées et que les horaires prévus soient respectés ». Un exemple à suivre et des conseils à écouter.