
Contrairement aux autres carburants, le kérosène n’est pas taxé en France. Résultat : les billets d'avion sont parfois moins chers que le train. Certains écologistes voudraient que cela change.
Aucune taxe en 74 ans. Finis les allers-retours Ryanair ou EasyJet à moins de 100 euros ? Peut-être. Début septembre sur France Inter, l’ancien eurodéputé Daniel Cohn-Bendit a dénoncé une injustice : le kérosène, carburant utilisé dans l’aviation, n’est toujours pas taxé. Héritée d’accords signés en 1944, cette niche fiscale a eu pour effet de permettre l’éclosion de compagnies low cost au détriment d’arguments écologiques.
Pollueurs payeurs ? Alors que la SNCF paie par exemple des taxes sur l’électricité, le carburant de nos avions est exonéré, ce qui fait baisser le prix d’environ 12%, estime Ouest-France. Ces avantages rendent les déplacements dans les airs plus attractifs. Selon le site Reporterre, les lobbys aéronautiques entendent bien conserver cet avantage concurrentiel.
Pourtant, le kérosène est l’un des carburants les plus polluants : l’empreinte carbone d’un avion est 40 fois plus importante que celle d’un TGV. Selon l’ONG européenne Finance and Trade Watch : « Si on prend en compte toutes les émissions de gaz à effet de serre, et pas seulement le CO2, on arrive à 5% des émissions globales de la planète. » Ce sont donc les plus gros pollueurs qui paient le moins.
Fin du low cost ? Depuis le 1er avril 2018, les passagers prenant l’avion en Suède doivent s’acquitter d’une taxe carbone majorant le prix de 6 à 39 euros, selon la destination. Peut-on voir la même chose en arriver en France ? La position de Daniel Cohn-Bendit est claire : « Il y a trop d’aviation : taxer le kérosène et donc rendre l’aviation et le low cost plus chers, ce ne sera pas populaire, mais il faut le faire. »
Alors, au gouvernement de nous faire préférer le train ? En attendant, vous pouvez toujours privilégier le rail ou le covoiturage dont l’impact carbone est moindre.