
L’avion, baptisé « Element One », sera utilisé pour des courtes distances et pourra transporter (seulement) quatre passagers.
Suite logique. Après les vélos, les voitures de course, les bus et les taxis volants, une société basée à Singapour a annoncé son projet « Element One », un avion 100% électrique à propulsion hydrogène destiné au transport inter-régional. Lors d’une conférence organisée à Toulouse, les ingénieurs de HES Energy Systems ont donné plus de précisions sur le projet. L’engin pourrait effectuer entre 500 et 5000 km (en fonction du type d’hydrogène qu’ils utilisent) et servira notamment de moyen de transport entre les aéroports et les aérodromes. Pour recharger les piles à hydrogène, il suffira, selon la compagnie, d’une dizaine de minutes. Un temps très court, qui ouvre le champ des possibilités.
Prendre l’avion comme un taxi. Pour le moment, l’« Element One » n’est pas l’avion que l’on prendra pour partir en vacances. La société vise plusieurs secteurs, comme celui des vols courtes distances pour relier par exemple les aérodromes et les aéroports et ainsi éviter les bouchons.
La compagnie s’est également associée à Wingly, une plateforme qui propose des sièges libres dans les petits avions. Il pourrait ainsi être utilisé pour le “coavionnage” (comme le covoiturage, mais en avion). « La France offre à elle seule un réseau de plus de 450 aérodromes, mais seuls 10% d’entre eux sont reliés par des compagnies aériennes régulières. Nous allons simplement connecter les 90% restants », assure Emeric de Waziers, PDG de Wingly. Le tout pourrait être facilité par la recharge rapide, qui permettrait de réduire le temps d’attente et d’optimiser les allers-retours.
L’avion pour sauver la planète. Sur le long terme, et même si l’avion ne volera pas avant 2025, « il s’agit d’ouvrir la voie au transport de passagers et de marchandises par avions hydrogène électriques autonomes », confie Taras Wankewycz, directeur de la maison mère de HES Energy Systems. Donc oui, à terme, on pourra peut-être partir au soleil sans polluer. Surtout que la société a dévoilé son intention de favoriser l’utilisation d’un hydrogène « propre » grâce à des solutions de production à partir de sources locales renouvelables, telles que le solaire ou le vent. Reste à voir s’ils respectent leur engagement, ou si ce n’est que du green washing : si l’énergie est produite par des centrales à charbon ou nucléaire, ce n’est plus vraiment écologique.