
L’argent économisé servira aussi à mieux entretenir le réseau et soutenir les mobilités douces.
Sortez dès que possible. Terminer les chantiers en cours, rénover les autoroutes existantes puis couper le robinet et annuler tout nouveau projet. Voilà qui résume la stratégie de Philippe Henry, nouveau ministre des Transports du gouvernement wallon. Concrètement, ce sont pas moins de six projets de tronçons d’autoroute qui viennent d’être annulés. Interrogé par RTL, l’élu Ecolo a précisé que « sauf exception, il n’y aura plus d’extension du réseau ».
L' objectif de -55% de GES en 2030 est l'application de l'Accord de Paris en Wallonie. Nous allons mettre en oeuvre une alliance emploi environnement rénovation – Philippe Henry, Ministre de l'Energie @SabinePauquay @CCWtweets @ArnCollignon #Climat #renovation #batiment #Wallonie pic.twitter.com/TwQjziQtGe
— IEW (@IEWbe) September 17, 2019
Plus de routes = plus de voitures. Une surprise pour les Wallons tant la région souffre de congestions. Selon la Fédération des entreprises de Belgique, dans les principales villes que sont Charleroi, Mons, Namur et Liège, les automobilistes perdent entre 54 et 97 heures chaque année à l’arrêt. Un chiffre qui a encore augmenté de 10% en 2018 par rapport à 2017. Les Belges n’auraient-ils alors pas besoin de plus d’infrastructures ? Non.
Selon la « loi fondamentale de l’embouteillage » de Turner & Duranton, on sait qu’augmenter les routes ne fait qu’inciter à prendre sa voiture donc ajouter des conducteurs dans les bouchons. À la place, le ministre veut donc développer le « transfert modal, en ayant plus de bus, des bus plus rapides ». Il n’oublie pas non plus les deux-roues et envisage d’investir dans « des pistes cyclables en meilleur état et en plus grande quantité, car là on est très en retard », dit-il.

52 millions d’euros gagnés. Cette décision n’est pas un coup de sang. Appelé à la rescousse par le gouvernement wallon, Philippe Henry a rejoint en septembre le ministère du Climat, des Infrastructures, de l’Énergie et de la Mobilité pour la troisième fois de sa carrière. À peine arrivé, il lance donc ce gel des infrastructures, hors entretien, qui devrait offrir au gouvernement wallon des économies atteignant 52 millions d’euros. Au total, Philippe Henry a annoncé que 2 milliards d’euros serviront spécialement à développer les transports en commun en Wallonie, mais aussi les accès piétonniers et d’autres alternatives à la voiture d’ici 2026.