
Rouler vite entraîne une surconsommation de carburant. Et comme celui-ci vient à manquer, l’agence de l’énergie suggère de lever le pied. Ce qui devrait ne pas plaire aux anti-110 km/h.
Moins + moins = moins. En roulant à 130 km/h, une voiture moyenne consommerait 20 % de carburant de plus qu’en circulant à 110 km/h. Une surconsommation pouvant même atteindre 25 % selon certaines études. Sans compter que rouler moins vite limiterait aussi les émissions de CO2.
C’est ce raisonnement qui a amené Fatih Birol, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a réclamer début juin aux États membres de mettre en place des « mesures extraordinaires » pour réduire la vitesse, et donc la consommation de pétrole. Car la crainte principale, évoquée par Fatih Birol dans un quotidien allemand, est que nous connaissions prochainement des pénuries découlant de la guerre en Ukraine.
🗞 Carburants : vers un nouvel abaissement des limites de vitesse ?
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Déjà en mars dernier, l’AIE préconisait comme solution de réduire d’au moins 10 km/h la vitesse sur toutes les autoroutes, pour économiser très rapidement les importations quotidiennes de 290 000 barils de pétrole. Sans cette réduction, son directeur prophétise que « nous ne passerons pas le prochain semestre sans inconvénients ».
Eco-consommer. La crise énergétique et l’invasion russe « ont considérablement compliqué la situation pour les gouvernements, les entreprises et les investisseurs » explique-t-il par ailleurs, évoquant les difficultés d’approvisionnements rencontrées par les pays de l’Union européenne ayant décidé de stopper toute importation de pétrole russe avant 2023. Ceux-ci doivent trouver de nouveaux exportateurs et acheminer le carburant jusqu’en Europe. En attendant, ils courent le risque de pénuries et subissent une inflation pénalisante qui a déjà atteint 5% cette année.
Borne kilométrique. Scientifiques, urgence climatique, contexte politique… tout semble donner raison à l’AIE et l’Allemagne réfléchit à instaurer des limitations de vitesse calquées sur les notres. Alors la France va-t-elle sauter le pas ? C’est probable.
La nouvelle première ministre s’était déjà exprimée en faveur d’un abaissement à 110 km/h sur autoroute « à titre personnel ». Mais cette proposition déjà émise lors de Convention citoyenne avait été repoussée par le président Macron qui ne prendra sans doute pas le risque de la ramener en période d’élections. Réponse, donc, après les nominations du nouveau (futur) gouvernement.