
Après les scandales sexuels mis en lumière par le mouvement #MeToo, voici une manière originale de se protéger… ou pas.
Balance ton « OK ». Se dire oui via une appli, c’est un peu l’idée tirée par les cheveux (sic) de LegalFling. Les néerlandais derrière cette invention proposent effectivement depuis peu l’impensable : des relations sexuelles encadrées par un consentement mutuel, et que chacun signe sur l’application développée. Ca ressemble, pour être clair, à un contrat de mariage, sauf qu’ici votre « oui je le veux » garantit à tout le monde que vous étiez OK pour vous déshabiller, et tout ce qui s’en suit.
Double protection. Ainsi l’application propose une série d’options à cocher plutôt déconcertantes : autorisez-vous votre partenaire d’un soir à prendre des photos, des vidéos, à vous parler de façon un peu trash pendant vos ébats ? Et vous faire mal, il a le droit ? Autant de choses qu’on n’aurait pas pensé utile de préciser voilà encore 10 ans quand suffisait de « sortir couvert », mais qui, alors que la chasse aux harceleurs et violeurs est lancée sur les réseaux sociaux, trouvent aujourd’hui un écho plutôt favorable. Les fondateurs, quant à eux, estiment que leur idée digne d’un épisode de Black Mirror est « simple comme compter jusqu’à 3 ».
Tue l’amour. Oui mais n’empêche : la startup surfe de manière peut-être un peu opportuniste sur le problème de fond posé par l’affaire Weinstein et autres #BalanceTonPorc. Si l’appli fonctionne effectivement de façon assez simple (vous envoyez un message à l’un de vos contacts et demander un « fling », soit son consentement, pour approfondir la relation…), l’idée manque cruellement de romantisme et, pour aller au fond du débat, n’a pas d’autre objectif que d’éviter la case tribunal ou prison à ceux qui pourront brandir leur « certificat de baise » obtenu sur LegalFling. Et comme le rappellent déjà plusieurs internautes, l’appli pourrait aussi avoir l’effet inverse à celui recherché : que se passera-t-il si une personne force son conjoint à valider son consentement sur l’Appli ?
Bref, plein de questions mais déjà une réponse : si LegalFling vous laisse de marbre, faites comme les allemands. Un étonnant sondage révélait voilà quelques semaines que 20% de la patrie d’Angela Merkel aimerait posséder un robot sexuel… là au moins, plus de problèmes, du moins pas juridiques.