
L'élue de Paris voit la gratuité des transports comme « une belle perspective ».
Un débat sans fin ? Si depuis la rentrée, les Parisiens de 4 à 18 ans peuvent prendre les métros, les RER, les bus et les tramway gratuitement, ce n’est pas encore le cas pour tout le monde, ni même pour les Francilien.nes de moins de 18 ans.
Mais ça pourrait changer d’ici quelques années. Invitée dans l’émission Le Grand Jury sur RTL, Anne Hidalgo a remis le sujet sur la table, enterré il y a encore quelques mois suite à un rapport de la Mairie qui indiquait que l’opération coûterait trop cher à la collectivité. Selon ce rapport, la gratuité n’aurait pas d’impact sur l’environnement, et la qualité de l’air à Paris ne baisserait pas pour autant. En d’autres termes, les habitants n’abandonneraient pas la voiture personnelle au profit des transports publics. En octobre 2020, Anne Hidalgo indique désormais qu’il faut aller « vers des transports en commun gratuits » à Paris d’ici 2026. Il s’agit donc d’une possibilité, mais rien n’est encore acté, loin de là.
https://twitter.com/AudreyPulvar/status/1315366328874799108
Un atout de taille. La manière dont la ville s’y prendrait pour amorcer ce changement n’a pas été détaillée, ni à qui il s’adressera réellement. Quoi qu’il en soit, face à elle, Anne Hidalgo aura peut-être un adversaire de taille : Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France. En 2019, elle était déjà contre la gratuité des transports pour les enfants en argumentant que « la gratuité dans les transports, ça se paye ». La présidente sera donc (probablement) contre une telle mesure pour 2026. L’un des arguments : la gratuité renforcerait la saturation des transports.
Mais l’adjointe d’Anne Hidalgo, Audrey Pulvar, pourrait se présenter aux élections régionales de mars 2021 et tenter de prendre la place de Valérie Pécresse. Un atout de taille pour la maire de Paris puisque son adjointe est elle aussi en faveur de la gratuité des transports à Paris, comme elle l’indique au JDD.
Qui va payer ? La gratuité des transports est déjà une réalité dans plusieurs villes françaises (Dunkerque, Aubagne ou encore Niort) et l’idée de faire cette transition est envisagée à Bordeaux, Metz ou Vienne. Au Luxembourg ou encore à Tallinn en Estonie, prendre les transports ne coûte rien. C’est donc possible. Mais il faut comprendre que ces villes ont pu opter pour la gratuité car le budget généré par les transports était, à la base, relativement faible. Le choix est donc plus politique que budgétaire. Or, à Paris, les recettes sont trop importantes pour s’en passer. En 2018, quand Paris et la Région réfléchissaient à rendre gratuits les transports, les estimations du coût étaient fixées entre 3 et 6 milliards d’euros par an. Une somme qu’il faudra bien trouver quelque part. Là, c’est peut-être vous qui allez payer.