
Selon une récente étude réalisée par Ipsos pour Roole, 7 Français sur 10 considère la voiture comme indispensable.
Jamais sans mon auto. Voilà des chiffres qui ne nous étonnent pas. Mais qui nous surprennent par leur ampleur. Selon une étude réalisée par Ipsos pour Roole (« le club automobile ouvert à tous ») sur un échantillon national représentatif de 2000 personnes âgées de 16 à 75 ans, non seulement l’envie de conduire demeure unanime (88% du panel possède son permis) mais pour 90% de ce même panel « la vie sans voiture serait compliquée ». Voire pire, pour 72% d’entre eux : « la vie sans voiture serait impossible ». Soit sept Français sur dix. Considérable.
Ce serait pas mal de se décentrer un peu. Tout le monde ne vit pas en ville.
J’ai testé pour vous vivre en campagne sans voiture depuis plus d’un an maintenant. C’est synonyme d’isolement, d’impossibilité de suivi médical, de dépendance aux autres et à la livraison, etc. https://t.co/monVF2qUHm
— antipatriarcâme sombre (@_anti_p) March 6, 2022
Lâcher le volant ? Le constat est donc sans appel : à une époque où les enjeux environnementaux deviennent de plus en plus urgents et primordiaux, une constante demeure : le fait de posséder une voiture et de se déplacer avec est essentiel pour la plupart des Français. D’ailleurs, toujours selon cette étude, il y a peu de raisons qui les incitent à renoncer à leur auto hormis « un accident de la route » pour 51% ou « la perte du permis » chez 54 % (donc, 46 % conduirait sans ?). Plus tristement, seuls 24 % admettent « avoir déjà renoncé à un trajet en voiture parce que les transports en commun étaient plus appropriés »…
Autologie. Judicieusement, l’étude fait appel à Yoann Demoli sociologue spécialiste de la mobilité des Français et auteur avec Pierre Lannoy de la Sociologie de l’automobile (La Découverte – 2019) pour analyser son enquête : « Si la voiture reste indispensable pour la plupart des Français c’est qu’elle permet de résoudre une équation spatiotemporelle de plus en plus complexe. Les emplois du temps sont très contraints, désynchronisés au sein de la famille, l’habitation est éloignée du travail… » avant d’ajouter plus loin « le sondage met ainsi en lumière les contradictions d’une période : jamais la place de la voiture n’a été aussi remise en question tandis qu’elle n’a été aussi essentielle dans la vie quotidienne des Français ».
Une autre part de l’équation, nettement plus actuelle, consiste à savoir qui sera prêt au cours de cette décennie à passer du thermique à l’électrique.