
Tel est le résultat alarmiste d’une étude menée par Direct Assurance. Dans le viseur des zones à faibles émissions (ZFE) en cours de développement dans toutes les métropoles françaises : les modèles essence et diesel.
C’était marqué en tout petit sur le contrat. La nouvelle loi d’orientation des mobilités (LOM), adoptée en novembre 2019 puis promulguée en décembre, réserve quelques surprises aux usagers. Si tout le monde salue certaines mesures phares, comme la légalisation imminente du rétrofit (pour convertir sa voiture à l’électrique), d’autres, comme l’article 28 de ladite loi, étaient jusque-là passées inaperçues. Le principe ? La mise en place de zones à faibles émissions pour lutter contre la pollution atmosphérique qui touche une majorité de centres-villes, en France comme ailleurs.
Cette mesure invite avec force (pour ne pas dire plus) les principales agglomérations françaises de plus de 100 000 habitants à restreindre leurs accès dès que les seuils de pollution dépassent les normes européennes. En Europe, justement, 231 villes ont déjà mis en pratique ces limitations aux particules fines. Et si les piétons peuvent déjà souffler (et donc mieux respirer), du coté des automobilistes, c’est une autre chanson qu’ils s’apprêtent à chanter, dans la douleur.
« L’État doit être plus ambitieux et préciser le rythme auquel il veut se débarrasser des véhicules thermiques. Par rapport à d'autres pays, sur des initiatives comme les zones à faibles émissions, nous avons 20 ans de retard. » dit @jfjulliard. #climat https://t.co/kDdKCfnNcq
— Greenpeace France (@greenpeacefr) May 23, 2018
Les ZEF, des villes comme Lille, Marseille ou Toulouse y passeront fin 2020 (après les municipales). Au total, la mesure touchera 23 métropoles pour un bassin de population équivalent à 17 millions de personnes. Dont 7,5 millions rien qu’à Paris où, on le sait, la voiture n’est plus en odeur de sainteté depuis plusieurs années. C’est sur cette dernière ville que l’étude de Direct Assurance s’est concentrée pour ses perspectives, et le chiffre est un coup d’enclume pour tous les automobilistes actuels : 99% d’entre eux, à l’horizon 2030, ne pourront plus entrer la capitale. Pourquoi ? Parce que les normes définies pour les ZEF vont progressivement bannir tous les modèles essence et diesel, selon le tableau donné par Direct Assurance :
En 2021 : interdiction Crit’Air 4 (9% du parc auto actuel)
En 2022 : interdiction Crit’Air 3 (31% du parc auto actuel)
En 2024 : interdiction Crit’Air 2 (74% du parc auto actuel)
En 2030 : interdiction Crit’Air 1 (on arrive à un total de 99% du parc auto actuel).
Pour l’heure, la norme Crit’Air interdit la circulation de 8h à 20h pour les utilitaires immatriculés avant le 1er janvier 2006 (Crit’Air 4, 5 et non classés) et poids lourds immatriculés avant le 1er octobre 2009. Demain, cela devrait donc être bien plus si l’on s’en tient à cette étude, à la fois terrifiante et rassurante ; Direct Assurance précisant que « cette mesure de la loi d’orientation des mobilités (LOM) va accompagner la motivation grandissante des automobilistes pour des motorisations plus propres ». Pour preuve, la publication d’un sondage Harris Interactive indique que « 67% des personnes achèteraient dans l’idéal une voiture hybride ou électrique ».
Avis donc aux futurs acheteurs d’un véhicule en Île-de-France : il faudra réfléchir à deux fois avant de sortir sa carte bleue, et peut-être directement opter pour des modèles dits écologiques, au risque de rester coincé au parking. Ou de devoir se balader sur les futurs Champs-Élysées, qui eux aussi devraient être transformés en gigantesque piétonnier.