
Le matériau étant organique, il pourrait nettoyer l’atmosphère sans s’user ni consommer d’énergie extérieure.
Polym’air. Il aura fallu conjuguer les talents des chercheurs de trois universités : celles japonaises de Kyoto et Tokyo et l’université normale de Jiangsu, en Chine. Mais leur découverte va toucher plus de monde que ces deux pays séparés par une seule mer et rassemblés par un ciel grisâtre. Car leurs travaux ont permis de concevoir un polymère de coordination poreux (PCP) dont les ions en métal de zinc et la structure moléculaire réussissent le prodige d’emprisonner les molécules de CO2, majoritairement responsable du réchauffement climatique mondial, rappelons-le.
Une toute autre hélice. Sur le principe, la structure hélicoïdale agit comme un catalyseur qui aspire le dioxyde de carbone. Au cours de la rotation de cette « hélice » chimique, les molécules se réorganisent, piégeant au passage le dioxyde de carbone comme s’il passait au travers d’un tamis. Il en résulte de nouveaux composés, notamment du polyuréthane, une matière première parfaitement valorisable.
Organique. Jusqu’ici on envisageait des solutions technologiques, notamment en aspirant, filtrant et enterrant le CO2 dans l’atmosphère. Mais ces développements nécessitent de grandes quantités d’énergie et de coûteuses installations. Cette solution prônée par le chimiste japonais Susumu Kitagawa dans la prestigieuse revue Nature permet de « recycler le dioxyde de carbone en produits chimiques de grande valeur, tels que les carbonates cycliques qui peuvent être utilisés dans les produits pétrochimiques et pharmaceutiques ». On peut lui faire confiance, ses précédents travaux lui avaient déjà valu en 2017 le prix Chemistry for the Future Solvay.
Encore un avantage à souligner : la réaction chimique étant organique, elle ne modifie par le composé lui-même. Après dix cycles de tests, le matériau magique ne s’était pas altéré. Reste à trouver sous quelle forme il sera exploité : sur les murs de nos villes ou directement intégré dans nos vêtements ?