
On l'oublie, mais il n’y a pas que les moteurs qui transforment l'air en poison. Les pneus aussi libèrent des particules tueuses, par millions.
4,5 mg/km. C’est la norme d’émission maximale fixée par l’Europe pour les micro-particules qu’émet une voiture. Une nécessité objective puisqu’on attribue 7 millions de morts par an à la pollution atmosphérique. Cependant, seules les émissions à la sortie du pot d’échappement sont contrôlées et réglementées, alors qu’il est établi que nos véhicules libèrent d’autres particules : l’usure des pneus, des garnitures de frein et des revêtements de route.
Peu avant le confinement, un cabinet indépendant britannique rendaient ses propres conclusions sur cette pollution « du dessous ». Et c’est pas joli, joli… Selon le rapport d’Emissions Analytics, « une berline familiale équipée de pneus neufs et correctement gonflés » relâcherait 5,8 grammes de particules au kilomètre, rien que par l’usure de ses pneus.
Vos pneus relâchent près de 6 grammes de polluants dans l’air à chaque kilomètre roulé. Soit 1000 fois plus que votre pot…
Déjà en 2019, une étude anglaise attribuait 60% des microparticules PM2,5 au trio freins/pneus/chaussée. Mais ramené à la réglementation Euro 5 sus-décrite (4,5 mg/km), la mesure d’Emission Analytics est 1000 fois supérieure à ce que pollue votre pot d’échappement.
Alors que faire ? D’abord entretenir correctement vos pneus : surveillez le gonflement (sous-gonflés, ils s’useront plus vite) et évitez d’acheter des pneus bas de gamme qui ont une durée de vie moins longue, et relâchent plus de particules sur un laps de temps plus court.
L’autre fautif, c’est le poids des véhicules. Monospaces, SUV et autres pèsent plus sur leurs quatre roues et usent plus de pneus tout au long de leur vie. Une startup a aussi conçu un aspirateur à particules, mais plutôt que l’attendre, commencez par regonfler vos pneus et évitez les freinages et accélérations intempestifs. Roulez cool, vous respirerez mieux.