
Le Parlement européen souhaite que d’ici septembre 2022, les constructeurs calculent les émissions d’oxyde d’azote (NOx) en conditions de conduite réelles pour obtenir des données plus conformes à la réalité.
Aujourd’hui, pour mesurer les émissions d’oxyde d’azote d’une voiture thermique (majoritairement un véhicule diesel), il y a pour résumer trois étapes. Les premiers tests sont réalisés dans des laboratoires. Les seconds en conditions de conduite réelles, sur route. Puis enfin, les écarts entre les deux tests sont rectifiés pour corriger les « incertitudes techniques » associées aux systèmes portables de mesure. Ce système de calcul est validé par la Commission européenne.
Mais le 17 septembre 2020, le Parlement européen a voté afin de mettre fin à ces écarts puisque « les émissions des véhicules testés en conditions de conduite réelles ont tendance à être nettement plus élevées », affirme un communiqué.
Un problème de santé publique. In fine, le Parlement compte supprimer le système de correction de la Commission européenne établi en 2016 qui autorise les constructeurs à dépasser de 110% les limites pour les émissions NOx. Un droit de polluer en quelque sorte. Les marges d’erreur de calcul devraient se terminer en septembre 2022, date à laquelle « les données brutes issues des tests en conditions réelles seront utilisées pour déterminer la conformité avec les limites d’émissions dans l’UE », écrit l’AFP. Une décision qui devrait aussi accélérer la transition écologique vers les voitures dites « propres » (électrique, hydrogène, etc.) puisqu’elles émettent beaucoup moins d’oxyde d’azote.
Le sujet doit être pris au sérieux. La pollution de l’air est la deuxième cause de mortalité évitable en France, après le tabagisme. Une étude de Santé Publique France en 2016 avait chiffré l’envergure du problème : 48 000 décès par an à cause de l’air que l’on respire. Il n’est plus possible de jouer avec les normes et la santé de tous.