
Dans les zones à trafic limité (ZTL), la circulation est seulement autorisée à certains véhicules (transports publics, livraisons, taxis, etc.) afin de protéger les centres-villes historiques et lutter contre la pollution atmosphérique. C'est le cas à Milan, dans la plus grande « ZTL » d'Europe.
Presque 20 ans sans volant. Les touristes qui voyagent en Italie ont déjà peut-être reçu un courrier dans leur boîte aux lettres une fois rentrés de vacances. Dans l’enveloppe, une amende pour avoir circulé dans une zone où ils n’avaient pas le droit. Ces « zones à trafic limité » (ZTL) ont fleuri dans plusieurs villes italiennes à partir des années 1960 avant de se généraliser dans la majorité des grandes cités du pays (Bologne, Naples, Florence, Vérone, Pise). Elles imposent, durant la semaine et à certaines heures, des restrictions pour les voitures individuelles.
À Milan, la ZTL, aussi appelée « Area C », a été mise en place en 2012. Il s’agit, pour résumer, d’un péage urbain pour accéder au centre-ville. Pour circuler dans cette zone, du lundi au vendredi de 7h30 à 19h30, il est nécessaire d’acheter un pass à la journée à 5 euros. Les transports publics, les véhicules qui transportent des personnes handicapées, les ambulances, les riverains ou encore les taxis par exemple ne sont pas concernés par ces restrictions.
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— ClubAlfa.it (@ClubAlfaIt) February 23, 2022
On respire mieux. En 2019, une nouvelle zone appelée « Area B » est mise en place. Comme l’explique Le Monde, celle-ci interdit aux véhicules les plus polluants de circuler et recouvre 72% de la capitale italienne. Pour vous donner un ordre d’idée, cette ZTL est plus grande que la surface de Paris. Les véhicules concernés sont les voitures qui ne répondent pas aux normes européennes autorisées, soit les essences euro 0 et les diesels 0, 1, 2 et 3. Comme dans la « Area C », les engins peuvent circuler à l’intérieur de celle-ci mais ils doivent s’enregistrer (sans payer les 5 euros par jour). Six mois après l’entrée en vigueur de ces nouvelles restrictions en 2019, 12 000 voitures polluantes ne roulaient plus en ville. Milan a aussi débloqué « 3 millions d’euros pour financer l’achat de moyens de transport hybrides ou électriques », a indiqué Arianna Censi, chargée de la mobilité et des transports pour la mairie de Milan, au journal Le Monde.
Les ZTL sont aussi des zones très surveillées, notamment par des caméras. Si ces dispositifs sont coûteux, « l’étude de faisabilité de la Low Emission Zone d’Anvers montre que, à long terme, les coûts de mise en œuvre, de fonctionnement et d’adaptation des personnes impacts (renouvellement des véhicules, amendes, etc.) sont largement compensés par les coûts de santé évités grâce à l’amélioration de la qualité de l’air », écrit l’ADEME dans ce rapport.
MILAN : Après le péage urbain dénommé Area C, la nouvelle zone restreinte, l'Area B interdira l’accès aux véhicules les plus polluants sur 72% du territoire de la ville, à partir du 21 janvier 2019. https://t.co/t9Lqs68eea @LPJMilan @lepetitjournal pic.twitter.com/1YnJl5tFve
— SOFIA mobilité (@SofiaMobil) August 28, 2018
Quid de la France ? Contrairement à l’Italie, la France a peu de retard concernant les « ZLT ». En juin 2019, comme l’écrit ADEME, le pays en comptait seulement deux, à Nantes et Grenoble. Paris a récemment annoncé que la sienne verrait le jour, « au plus tard », en 2024. Parmi les objectifs, on retrouve la diminution (en volume et vitesse) des engins motorisés et le fait de vouloir « rééquilibrer l’espace public au profit des piétons, des cyclistes et des usagers des transports en commun ». On peut analyser cela comme un tacle de plus pour les voitures après l’annonce de la zone à faibles émissions (ZFE) de la Métropole du Grand Paris qui devrait interdire à 1 million de voitures de circuler dans Paris et ses alentours dès l’année prochaine.
Photo de Une non contractuelle.