
Parce qu’avant que nos voitures conduisent, volent ou appellent les secours, nous on voudrait juste arrêter d’aller au garage.
Prendre le pouls. Le principe du Puls, ce module connecté à coller sous votre volant, est le même que celui des bracelets qui supervisent votre santé. Grâce à son accéléromètre, son gyroscope et son GPS, il vérifie le nombre de pas, le pouls et l’évolution de votre activité physique. Le boîtier fera pareil : en analysant les vibrations et bruits de votre véhicule il en déduira son état et les pannes à venir, pour qu’on puisse les anticiper.
Parallélisme, plaquettes de freins, amortisseurs… Vous saurez tout. L’idée n’est pas nouvelle : des experts mécaniques sont déjà capables de « sentir » nos voitures et deviner si quelque chose cloche. « Chaque véhicule a une signature vibratoire unique en sortant d’usine, explique le PDG Nicolas Olivier à l’Usine digitale. Cette signature évolue au fil du temps, selon son usage et son entretien. » Il suffit donc de l’écouter et de l’analyser pour prédire les pannes ou les entretiens nécessaires. Le Puls recoupe les données captées et celles de sa banque avant de vous avertir sur une appli. Et à long terme, le machine learning fera le reste.
Positive vibrations. Le module n’agira pas à votre place, mais il permet de se prendre en main et ainsi d’éviter de coûteuses réparations en payant plutôt pour de l’entretien préalable. Nos assurances se frotteront les mains de ne pas avoir à régler les voitures de courtoisies et dépanneuses. Enfin, nombre de mauvais réglages et usures entraînent des surconsommations, donc on pourra aussi se féliciter à la pompe et lever encore le pied sur la pollution. Des économies à tous les coups, si on peut dire.
Le crew de la panne. Développé par la startup Carfit, le Puls est une invention franco-américaine puisque ses équipes se partagent entre Paris et Lille et, plus à l’ouest, Portland et Seattle. À long terme, Carfit veut construire une véritable base de données d’empreintes sonores qui seront exploitées par les garages mécaniques comme gain de temps. On peut aussi imaginer des conseils pour adapter sa conduite après constatations, voire un carnet d’entretien mis à jour en direct par l’usage réel, très utile pour les entreprises qui gèrent une flotte.
Plus proche de nous : les centres de réparation Norauto vont prochainement le proposer à la vente, de même que Vinci Autoroutes (pour 30 euros environ avec un badge télépéage) qui espère ainsi anticiper les pannes sur son réseau. À ce train-là, la bande d’arrêt d’urgence ne servira peut-être plus jamais… Tant mieux.