
Technologie méconnue, le chemin de fer atmosphérique pourrait connaître une nouvelle vie grâce à la révolution écologique.
La bataille du rail. À la création des chemins de fer, différents types de tractions ou de propulsions se faisaient concurrence avant de laisser définitivement place au moteur à vapeur. Peu de gens le savent mais le train à air comprimé a bel et bien fonctionné en Angleterre dès le milieu du 19e siècle, mais aussi en France avec les tramways Mékarski implantés à Nantes et à Paris qui fonctionnèrent pendant plus de quarante ans.
Ils étaient plus silencieux et plus puissants que leur concurrent à vapeur, mais cette technologie avait toutefois le malheur de coûter deux fois plus cher et disparut rapidement. Heureusement, les bonnes idées ne meurent jamais. Cent cinquante ans plus tard, ce train fait son grand retour.
Un train sans locomotive. Depuis sa conception initiale, le principe est toujours aussi prometteur : des wagons sont arrimés par des aimants à un piston enfermé dans un tube hermétique ; ce piston est ensuite propulsé par de l’air comprimé envoyé depuis des stations de pompage. Grâce à ce système, plus besoin de locomotive. Les trains sont donc plus légers et glissent sans bruit ni fumée.
Aujourd’hui, alors qu’une ligne de train nécessite de l’électricité avec un système de caténaire et une lourde infrastructure, le train à air comprimé aurait l’avantage de laisser une faible empreinte écologique tout en déplaçant des centaines de passagers.
Un nouveau départ. Dans les années 1990, la société brésilienne Aeromovel avait déjà construit deux courtes lignes de train à air comprimé : l’une à l’aéroport de Porte Alegre, au Brésil, et l’autre dans un parc d’attractions de Jakarta. Preuve que ce système n’était pas complètement oublié.
Actuellement, un projet d’implantation est en cours à Rio de Janeiro. Aux États-Unis, l’entreprise californienne Flight Train travaille également sur cette technologie. Elle a déjà réalisé une maquette géante à travers les vignes et promet des trains filant à 290 km/h pouvant accueillir jusqu’à 800 passagers. À cette vitesse-là, peut-être traversera-t-il l’océan pour venir jusqu’à nous ?