
Après une "année blanche" niveau verbalisation en 2020, en raison des confinements successifs, le gouvernement souhaite visiblement faire passer la seconde aux déjà très décriées voitures radar privées. Une bonne nouvelle, vraiment ?
2021, on accélère. Ralentissez, elles reviennent. Qui ? Les voitures radar privées. Expérimentées depuis 2018 dans plusieurs régions françaises, et confiées à des sociétés privées comme Mobiom pour délester les forces de l’ordre de cette tâche ingrate, ces contrôleurs de vitesse en mouvement devraient être multipliés par six, si l’on en croit nos confrères d’Auto-Moto. Une vraie surprise lorsqu’on sait que leur efficacité reste encore largement à prouver. Des contrôles réalisés en 2019 en Normandie, l’une des régions test, prouvaient que seulement 2000 PV avaient été dressés — soit 10 infractions par jour. Un score pas au niveau des investissements consentis : on parle de 3,1 millions d’euros dépensés par le gouvernement pour les 26 voitures pilotes dans la Manche, soit 120 000 euros par véhicule.
120 000 € par voiture radar par an versés à la société Mobiom ? Si vous suivez une Rolls-Royce qui qui respecte parfaitement les limitations de vitesse, attention c’est une voiture radar privée 😂 https://t.co/92id4E0M3x
— Dr Jean-Jacques Fraslin – No #FakeMed (@Fraslin) May 8, 2019
Techniquement, et pour l’heure, ce sont surtout les excès de vitesse excessifs qui sont dans le collimateur. Le radar mobile se déclenche dès 146 km/h sur l’autoroute, 124 km/h sur une voie rapide et 61 km/h en agglomération. Jusque-là à l’état de prototype, ces voitures devraient, si l’on en croit le projet de loi de finances 2021, augmenter notablement. À court terme, ce sont 450 véhicules qui devraient rouler partout en France, dont la moitié conduits par des entreprises privées. Soit, au total, six fois plus qu’actuellement.
À noter deux “bonnes” nouvelles supplémentaires : la gestion par les sociétés privées donnera plus de temps à la police nationale pour d’autres tâches (les véhicules gérés par des chauffeurs tiers roulent actuellement trois fois plus longtemps). Et également l’arrivée du radar tourelle en centre-ville, aussi bien capable de verbaliser les excès de vitesse que les feux rouges grillés. À terme, ils devraient aussi fliquer le non-port de la ceinture et les conducteurs téléphonant au volant. L’État, quant à lui, ambitionne de déployer un total de 4700 radars, tous types confondus, sur le territoire. Bonne année ?