
Et leur nombre a doublé depuis 2015.
La fin du fossile. Les bonnes nouvelles concernant l’état de la planète sont assez rares pour qu’on les salue, et cette fois, on doit le ouf de soulagement aux chercheurs du CDP, un organisme caritatif dont l’objectif est de sensibiliser les populations et les gouvernements à l’urgence du changement face aux dérèglements climatiques. Leur dernière étude, publiée sur leur site, fait ainsi apparaître que plus de 100 villes à travers le monde s’alimentent à 70% ou plus via les énergies renouvelables. « Un bon début », diront certains, qui marque une prise de conscience collective face à l’importance des énergies propres dans les années à venir.
« Les villes ne veulent pas seulement passer à l’énergie renouvelable mais, plus important encore, elles le peuvent. » (Nicolette Bartlett, directrice des changements climatiques au CDP)
Où est-on le plus propre ? Pour expliquer ce boom des centres-villes moins polluants, une première raison : le prix des énergies renouvelables qui n’en finit pas de baisser. Par énergie renouvelable, on entend ici l’énergie solaire, éolienne, hydroélectrique, géothermique et, pour résumer, toutes les énergies non nucléaires et non fossiles. Un grand pas pour le citadin de demain ? Assurément.
La carte fournie par le CDP montre d’ailleurs, et étonnamment, que c’est l’Amérique du Sud qui est leader grâce au développement de l’hydroélectricité. Près de 57% des 275 villes évaluées par l’organisme viennent de l’Amérique latine, suivie par l’Europe (20%), l’Afrique (9%) et les États-Unis (9% aussi), où des villes comme Seattle ont déjà fait des choix décisifs. En revanche, zéro pointé pour la Russie, la Chine et l’Australie.
Carton rouge pour la France. Alors que des métropoles voisines comme Oslo, Copenhague ou Lausanne s’alimentent déjà à 70% ou plus en énergies renouvelables, la France reste la grande absente du classement : aucune ville de l’Hexagone n’est présente sur la carte. Un scandale quand on sait que les villes sont responsables de 70% des émissions de CO2 liées à l’énergie. On invite donc les responsables politiques, nationaux comme locaux, à prendre exemple sur Reykjavík, en Islande, où, en plus de produire l’intégralité de son électricité à partir de la géothermie et de l’hydroélectricité, la ville a décidé de convertir tous ses véhicules aux énergies propres d’ici 2040.
Restons tout de même positif : en 2015, le monde ne comptait que 42 villes alimentées en énergies propres. En trois ans, ce chiffre a doublé. Il est désormais temps d’accélérer.