
Assiettes, couverts, pailles, touillettes, tiges de ballons de baudruche : dans moins de deux ans, tous ces objets hautement polluants seront bannis dans les 27 pays membres de l’UE. Il était temps.
« À quoi sert l’Europe ? » C’est la question souvent posée par les Eurosceptiques (en Angleterre et ailleurs) et pour une fois, voici une réponse concrète à leur interrogation : l’Europe, ça sert à ça. Ça, c’est la mesure adoptée mercredi 27 mars par le Parlement européen qui bannit définitivement tous les objets de consommation éphémère composés de plastique.
Sous l’appellation « plastique à usage unique », on retrouve des choses utilisées quotidiennement à la plage ou au camping : fourchettes et assiettes en plastique, tiges de ballons à gonfler au fast food, touillettes sur les aires d’autoroute, etc. L’ensemble de ces objets, sans qu’on s’en rende compte, termine leur vie très courte dans la nature ; ce sont rien de moins que 25 millions de tonnes de déchets tous les ans en Europe, dont seulement 25% sont recyclables.
Moralité : ces déchets plastiques, jusque-là, composaient 80% de la pollution maritime et terminaient leur vie dans l’estomac de poissons et des tortues.
« Le plastique empoisonne nos mers, il tue leurs habitants et il nous menace, nous, au bout de la chaîne. Il était urgent d’agir. » (Frédérique Ries, femme politique belge et rapporteuse du texte)
Bouteilles en plastique et mégots aussi dans le viseur. La mesure prendra effet en 2021 (demain, donc) et prévoit l’interdiction pour une dizaine de catégories de produits « dès qu’une alternative sera possible ». Un sac plastique, par exemple, met près de 400 ans à se détruire alors que sa durée d’utilisation est d’environ… 30 secondes. Une absurdité et un non-sens écologique dont on voit enfin le bout.
La directive européenne précise qu’elle a aussi des ambitions pour les fameuses bouteilles en plastique qui pullulent partout : elles devront être à 25% recyclables d’ici 2025 (30% en 2030), et l’industrie du tabac devra assumer d’ici 2023 les coûts de collecte des mégots (pas plus écologiques), qui représentent le deuxième produit plastique le plus jeté dans l’UE.
Notons qu’en France, les couverts et contenants jetables en plastique ne seront plus autorisés dès le 1er janvier 2020 (idem pour les pailles et touillettes). Nos habitudes vont enfin changer. Et c’est tant mieux.