
Des scientifiques ont identifié un antimicrobien contenu dans la fleur de tabac qui pourrait fabriquer un nouvel antibiotique contre ces maladies infectieuses qui résistent encore aux traitements.
Sans filtre. Pour une fois, le tabac est porteur d’espoir. Une équipe de chercheurs de l’université de La Trobe, à Melbourne, vient de publier une étude qui pourrait donner un coup de boost aux antibiotiques. Ils sont parvenus à isoler un agent antimicrobien contenu dans la fleur de tabac. Fumeurs, ne criez pas victoire si vite : il s’agit d’une plante ornementale, le tabac ailé (Nicotiana alata), et non celle contenue dans les cigarettes.
Antimicrobien maxi bien. La plante utilise ce peptide NaD1, de son petit nom, pour se protéger des infections. Cet agent s’est révélé efficace contre le Candida albicans, une levure naturellement présente dans nos bouches et intestins, mais pouvant représenter une menace pour les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Selon l’étude menée par Mark Hulett, l’équipe veut développer, grâce au NaD1, une nouvelle classe de thérapie antimicrobienne pour lutter contre des maladies infectieuses comme le staphylocoque doré et des infections virales telles que le Sida ou le virus Zika. En 2014, les chercheurs avaient déjà conclu que le NaD1 pouvait être efficace contre les cellules cancéreuses. Un agent multitâche, donc.
… C’est pas automatique. Vous connaissez la pub ? La surconsommation et la mauvaise utilisation des antibiotiques ont conduit à l’apparition de bactéries résistantes à leur effet, un phénomène mondial causant déjà 700 000 morts par an. La Banque mondiale estime que la résistance bactérienne pourrait causer, d’ici 2050, une crise économique comparable à celle de 2008. C’est pour cela que la découverte de ce nouvel antimicrobien est cruciale pour maintenir l’efficacité de notre médecine. Osons le dire : ce tabac va donner des ailes.