
Ces auto-entrepreneurs ont pour mission de retrouver les trottinettes afin de recharger leurs batteries. Et entrent en concurrence les uns avec les autres.
Entre 7 et 8 euros par trottinette. On les appelle les « juicers ». Comme les « pickers » qui triment chez Amazon, ces jeunes précaires ont un nom qui claque. Mais leur mission ressemble plus au travail à la chaîne qu’à une partie de plaisir : aller récupérer des trottinettes déchargées dans les rues de Paris pour les recharger.
Pour chacune d’entre elles, un prix est affiché : il s’agit de la rémunération, entre 7 et 8 euros par engin, même si le chiffre peut grimper jusqu’à 25 euros. Car oui, pour ces auto-entrepreneurs, plus la trottinette est loin et difficile d’accès, mieux c’est payé.
Loi de la jungle. Sur le papier, tout le monde est gagnant. Ce système permet à des personnes de travailler et, peut-être, d’en vivre. Pour les utilisateurs, le parc de trottinettes devient mieux géré et plus sûr. Les « juicers » peuvent également retrouver les engins volés par les utilisateurs. Le versant « ubérisation du travail » est certes regrettable, mais les candidats sont de plus en plus nombreux. Résultat, la concurrence augmente.
Pire, il n’est pas possible pour un « juicer » de réserver une trottinette avant de se rendre sur place. En fait, c’est le plus rapide qui gagne.
Recharge à la demande ? Sur certaines photos aux États-Unis, on peut voir des « juicers » avec plusieurs trottinettes dans leur garage ou leur salon, en train de les recharger la nuit avant de les déposer le matin. Est-ce qu’à l’avenir, on pourra voir arriver un système de recharge à la demande, sorte de Uber de la batterie ? Avec une application, on pourrait demander à ce qu’une personne se déplace personnellement pour venir recharger votre vélo, trottinette ou un même voiture. Préparez-vous, le futur risque de nous réserver des surprises de ce genre.