
En mangeant le bois, cette bestiole marine le traite naturellement. Une technique que des ingénieurs veulent imiter pour que les biocarburants soient moins coûteux à produire, et moins polluants.
Les crustacés envoient du bois. Fléau au XIXe siècle pour les marins (et leurs bateaux), certains vers présents dans les mers attaquent et mangent le bois. Mais aujourd’hui, l’appétit vorace de ces petits crustacés pourrait bien nous faire faire un bon en avant.
Une espèce en particulier, appelée « Limnoriidae », digère la lignine du bois, le revêtement dur qui enveloppe les polymères de sucre de celui-ci. D’habitude, pour l’enlever et accéder aux sucres (qui formeront ensuite le biocarburant) les fabricants utilisent beaucoup d’énergie. Un processus coûteux et impactant pour l’environnement, alors que ces mollusques le font sans peine, et naturellement.
Rendre le carburant moins cher. Comme jusqu’ici ce processus de traitement est lourd, son utilisation afin de produire un biocarburant à partir du bois n’est pas très répandue. Mais cela pourrait bien changer. Des chercheurs de l’université de York en Angleterre ont analysé la manière dont ces crustacés digèrent la matière pour améliorer les techniques industrielles existantes et les rendre plus efficaces. Par conséquent, cela serait moins onéreux à produire, donc moins cher à la pompe.
En essayant de rendre ce processus plus abordable et moins polluant, « la biomasse ligneuse » (le bois, la paille, la canne à sucre) deviendrait demain une source d’énergie verte viable. Si jamais ces recherches sont fructueuses, on pourrait alimenter les voitures ou les avions en biocarburant et tout ça grâce à l’analyse des entrailles d’un petit crustacé. Si cela fonctionne, vous ne regarderez plus les crevettes pareil à Noël…