
À défaut de le choper dans un paquet Bonux, les jeunes pourront bientôt obtenir leur permis en même temps qu’ils feront leur service. C’est Macron qui le dit.
Tout est permis. Décidément, le grand débat national apporte tous les jours son lot de surprises au rayon mobilité. Alors que la gratuité des transports publics est l’une des requêtes principales des Français, c’est maintenant au permis de conduire de faire parler de lui. Emmanuel Macron a déclaré le 7 févier lors d’une réunion avec des jeunes, à Étang-sur-Arroux, que le sésame donnant le droit de rouler pourrait être obtenu pendant le Service National Universel (SNU) destiné à remplacer l’ancien service militaire. Une annonce plutôt surprenante, encore au stade de l’hypothèse.
La stratégie de la carotte. Pour ce faire, les jeunes âgés de 16 ans qui testeront bientôt le service civique obligatoire (pendant un mois) se verraient proposer un module de deux heures pour apprendre le code (la partie théorique du permis donc) pendant les 15 jours de leur internat (les 15 autres jours étant destinés à un engagement sur le terrain dans une association ou une collectivité locale). Quant à la partie pratique (la conduite) il faudrait alors revenir lors du « round 2 » du SNU, à partir de 18 ans, facultative et d’une durée de 3 à 12 mois. Une proposition, il faut bien le dire, assez maligne : partout en Europe, le nombre de jeunes passant leur permis de conduire est en baisse. Le SNU permettrait dès lors de booster le taux d’obtention, mais aussi de motiver les ados de 16 à 18 ans à « s’engager ». Effectivement, pour être apte à rouler, les jeunes devraient faire la totalité du service. Traduction : les « déserteurs » après la phase obligatoire seraient privés de ce cadeau.
La grogne des auto-écoles. Sans surprise cette fois, cette proposition a immédiatement mobilisé les syndicats d’auto-école, qui ne voient pas d’un bon œil cette mesure. Rappelons qu’une ancienne proposition de Macron, visant à diminuer le coût du permis, était finalement restée lettre morte, et qu’il faut toujours compter entre 1500 et 1800 € pour obtenir le petit pass rose (qui n’est plus vraiment rose, d’ailleurs). La proposition du Président ira-t-elle cette fois jusqu’au bout, ou serait-ce encore une fausse promesse de campagne ? Réponse en juin prochain, lors des premières phases de test du SNU dans 13 départements.