
Un collectif de citoyens mexicains aux pouces verts a recouvert 1000 pylônes de béton de panneaux végétalisés qui filtrent les particules fines. L’installation pourrait permettre d'absorber 27 000 tonnes de CO2.
Alerte enlèvement. L’air de Mexico n’est plus respirable. Les particules de métaux lourds dans l’atmosphère ont atteint des pics inégalés en 2016, et les conséquences se font ressentir sur la santé des habitants qui multiplient les problèmes cardio-vasculaires. La capitale mexicaine a lancé diverses mesures pour enrayer le phénomène, dont l’interdiction des véhicules diesel d’ici 2025, à l’instar de Paris. Mais la plus prometteuse vient juste d’éclore sur le bord de ses voies rapides.
Le mal à la racine. Un groupe de volontaires a lancé en 2016 le projet Via Verde visant à installer des « murs végétaux » sur les parois des piliers et des ponts. Ils sont constitués de plantes qui absorbent les particules toxiques et rejettent de l’oxygène. Pour qu’elles puissent pousser, les panneaux (faits en plastique de bouteilles recyclées) contiennent un substrat qui remplace la terre mais conserve l’humidité, fabriqué à partir de textiles récupérés. Ainsi la terre ne tombe pas au sol et les piliers sont protégés des racines. Quant à l’eau, elle sera récupérée lors des pluies quand la saison le permet.
60 000 m² de béton verdis. Un millier de pylônes ont été recouverts à ce jour. Comme Fernando, l’un de ces planteurs urbains, expliquait à Bloomberg : « Nous nous sommes organisés afin de transformer les colonnes du plus long viaduc du périphérique de Mexico en 60 000 mètres carrés de jardins verticaux. »
Si ce plan vise les voitures, ce n’est pas un hasard : avec 1500 km², la métropole est gigantesque ; ce qui oblige les 9 millions d’habitants à se déplacer en grande partie en voiture. Certains regrettent d’ailleurs que l’on n’ait pas financé des voies cyclables pour limiter les véhicules – ce qui n’est pas incompatible à long terme. En tous cas, l’idée est prévue pour durer, peu importe les alternances à la municipalité : « 10% de la surface des jardins verticaux sont alloués aux panneaux publicitaires de nos sponsors, qui ont financé l’installation des plantes, mais aussi l’entretien. »