
Forcément, pas facile de souffler dans le ballon en respectant les fameux "gestes barrières"...
C’est une histoire qui fait sourire : cet été, dans la Moselle, un automobiliste visiblement en état d’ébriété refuse de se soumettre à l’éthylotest. Raison invoquée : “La peur d’attraper le coronavirus, car le kit fourni par le médecin était périmé.” Ce prétexte n’empêchera pas l’homme de se voir “prescrire” quatre mois de prison, ainsi que le retrait du permis. Tout cela ne pourrait être qu’un fait divers comme tant d’autres si, quelques mois plus tard, le mariage alcool et Covid-19 n’avait pas à son tour contaminé les forces de l’ordre. C’est ce que nous apprend cet article de Caradisiac, faisant état d’une chute drastique des contrôles alcoolémie partout sur le territoire. La raison ? Plutôt facile à deviner.
Alors que la France a vécu un premier confinement de mars à juin, la logique aurait voulu que les contrôles reprennent de plus belle cet été, puis à la rentrée (en moyenne, ce sont 750 000 et 800 000 contrôles par mois, hors pandémie). Mais l’État est depuis plusieurs mois confronté à un problème de choc : les appareils de contrôle ne sont tout simplement pas adaptés pour faire respecter les consignes sanitaires en vigueur. Effectivement, comment faire souffler une personne suspectée d’avoir trop bu alors même que le Covid-19 se transmet par l’air et peut rester actif sur les surfaces pendant plusieurs heures ? C’est le casse-tête auquel sont aujourd’hui confrontés gendarmerie et polices nationales, un peu désœuvrées et inquiètes de propager elles-mêmes le virus.
Si le Covid-19 a permis une baisse historique du nombre de morts sur les routes pendant le confinement, l’inquiétude monte du côté des autorités, sans matériel adéquat pour contrôler l’alcoolémie. Contacté par Caradisiac, le colonel Collorig, chef de l’Unité de coordination de lutte contre l’insécurité routière au ministère de l’Intérieur, admet une baisse de 57% des contrôles pendant le confinement, voire plus selon les régions. La fermeture des discothèques, l’interdiction des réunions nocturnes et autres couvre-feux ne sont hélas qu’une partie de la solution : un matériel plus sécurisé a bien été commandé (coût : 300 000 euros pour des tests jetables) mais ce dernier tarde encore à être livré partout sur le territoire. Ne reste plus qu’à prier qu’en cas de reconfinement, les Français respectent également les gestes barrières avec l’alcool, au moment de prendre la voiture. Elle-même, à consommer avec modération.