
Si la France a gagné la Coupe du monde 2018, un village d’irréductibles anglais, lui, peut se targuer d’être le club de foot le plus vert au monde. Ça se passe à Nailsworth, chez les Green Forest Rovers.
Savoir être bon perdant. L’Angleterre a beau avoir été sèchement éliminée (alors que le foot est né sur ses terres, cruel paradoxe), elle n’en reste pas moins à l’origine d’une bonne initiative pour le sport le plus populaire au niveau mondial. Même si le club des Green Forest Rovers évolue actuellement en quatrième division, son propriétaire Dale Vince s’évertue, depuis 2010, à combiner transition écologique et crampon alors même que la prochaine Coupe du monde au Qatar, en 2022, risque de faire flamber la facture écologique.

Le club le plus vert au monde. La mission de Dale Vince est basique : se servir de l’engouement suscité par le football pour faire passer ses messages environnementaux. Lui a fait fortune dans les énergies propres, justement, grâce à sa compagnie d’électricité Ecotricity (on la retrouve sur le maillot des joueurs, bon placement produit). Moralité, depuis son arrivée dans le club créé en 1989, c’est la révolution verte pour tout le monde, joueurs et supporters y compris : le plastique est strictement interdit dans tous les matériaux de construction, idem pour les pesticides et engrais (remplacés par de la bouse de vache), la pelouse est tondue par un robot et le stade alimenté par 180 panneaux solaires. Et si vous pensiez vous rattraper sur la nourriture, vous pouvez vous enfoncer le doigt dans l’œil, jusqu’au protège tibia : elle est 100% vegan, et la viande rouge est bannie.
Concurrence aux Pays-Bas. Si jusque-là ces méthodes vertes n’ont pas porté leurs fruits niveau performance, Dale Vince et ses joueurs peuvent au moins être fiers d’être leader du développement d’un foot plus responsable. Ils ne sont, du reste, pas les seuls : aux Pays-Bas (pas qualifiés pour la Coupe du monde 2018, rappelons-le), le stade d’Amsterdam est récemment devenu entièrement écoresponsable grâce à l’installation d’un immense système de stockage d’énergie rendu possible par des batteries de voitures électriques. Le club de l’Ajax d’Amsterdam dispose donc officiellement d’une autosuffisance énergétique, histoire de prouver que l’argent investi dans le foot, pour une fois, ne partira pas par les fenêtres. Des marques de crampon dans la pelouse à l’empreinte carbone, il n’y a qu’un pas…