
Ce système de camions connectés crée une flotte de transporteurs dirigés par un seul chauffeur. De quoi réduire le carburant consommé de près de 10%.
S’il y a bien un domaine où l’on attend les véhicules sans chauffeur, c’est dans le transport. Sauf que si les rares accidents de voitures autonomes font encore hésiter les constructeurs, personne n’a envie de risquer d’accident de semi-remorque sur l’autoroute. Encore moins Josh Switkes, PDG de la startup californienne Peloton Technology, pourtant spécialisé en véhicules autonomes, qui a déclaré : « Pour nous, les conducteurs restent les meilleurs capteurs au monde. » Partant de ce postulat, sa société a conçu un système d’intelligence artificielle qui permet à un véhicule d’imiter celui qu’il suit.
Jumeaux. Le système de « suivi automatisé » ressemble à celui des voitures autonomes : il analyse les signaux pour adapter sa vitesse, sa distance et déclencher un freinage si nécessaire. Sauf qu’il n’a pas besoin de capteurs ou radars. Il se base sur le protocole V2V qui permet à un véhicule de transmettre à un autre ses données (position, allure, intentions…). Ainsi, une société de transport peut jumeler deux camions ; le second se contentera de suivre l’exemple de celui qui a un conducteur au volant. Autre option, un chauffeur peut s’appairer à un collègue de la même flotte pour pouvoir se reposer. Bref, le suivi automatisé semble aussi bête qu’un câble entre deux pots de yaourt. Mais en vérité, ça change tout.
Maillot jaune. Connectés, les camions roulent beaucoup plus près sans danger. Un gain d’aérodynamisme qui réduit la place prise sur l’autoroute (Bison Futé dit merci) mais surtout la consommation d’énergie, par un système d’aspiration bien connu des motards et des coureurs du Tour de France.
Peloton a laissé des constructeurs tester sa technologie et ceux-ci affirment avoir réalisé une économie de carburant de 7% à 10%. Sans compter qu’avec un seul chauffeur pour deux remorques, on imagine les entrepreneurs qui se frottent les mains. L’innovation mérite encore d’être affinée selon son PDG. Mais on se consolera en disant que moitié moins de chauffeurs fatigués sur les routes, c’est un accident sur deux d’évité.