
Au lieu de s’entasser dans les embouteillages, Bayonne négocie actuellement avec le groupe Vinci afin que les automobilistes contournent son agglo par l’A63, à l’œil.
La volonté du peuple et la force des Bayonnais. Les bouchons en été, ou sur les routes menant à l’Espagne, les Basques connaissent bien. Mais l’agglomération ne veut plus de ceux qui l’enfument matin et soir. Plutôt que d’attendre un projet d’hyperloop comme Limoges, le pragmatique Syndicat des mobilités Pays basque – Adour a décidé de changer de file et propose aux conducteurs… de prendre l’autoroute. Bah oui, c’est plus rapide et il y a plus de voies alors pourquoi hésiter ? Parce que c’est payant, tout bêtement.
Payant ? Qu’à cela ne tienne, nos Basques ont demandé au groupe Vinci, qui gère cette portion de l’A63, de réduire ses tarifs matin et soir, voire d’ouvrir les barrières.
Histoire d’enfoncer la pédale, le projet demande aussi d’ajouter de nouvelles entrées, (Saint-Jean-de-Luz, Anglet, Maignon), pour qu’un maximum de voitures profite de ce réseau au lieu de traverser la ville.
Free way. L’A63 deviendrait une rocade d’Ondres à Hendaye. Pourquoi pas, il y a déjà des portions d’autoroute gratuites en France, soit parce que l’État a pris en charge leur construction, soit libérées après la création d’un contournement local. Il y a aussi des précédents, comme entre Toulouse et Roques, où le péage de l’A64 a été supprimé face aux revendications des usagers. Dans ces cas-là, le péage est soit racheté, soit financé par les collectivités locales. Ce qui se passe à Bayonne : l’agglomération aura le dernier mot sur la somme à verser comme manque-à-gagner à Vinci.
D’une certaine façon, la ville s’y préparait avec un large plan de mobilité, incluant des discussions pour moderniser la proche ligne de train et l’extension du service de bus. Inclure au budget ce péage pour désengorger la ville rendra d’autant plus performant les transports en commun dans la zone urbaine. Le syndicat bayonnais vise la gratuité mais se satisferait d’une remise aux heures de pointes, et promet une réponse en fin d’année. Levez les barrières !