
Annoncé lors de la conférence sur le climat à Paris, l’Ecoship devrait faire couler beaucoup d’encre (sic) : l’originalité de ce gigantesque paquebot, c’est qu’il est équipé de voiles solaires. Bye bye la pollution maritime ? Réponse en 2020 (si tout se passe bien).
Mal de mer. On a tous, gamins, au moins regardé un épisode de La croisière s’amuse. Une impression de vacances 365 jours par an, quelques blagues un peu potaches ; après quelques minutes devant la télé toute personne normalement constituée a logiquement eu envie de devenir le Capitaine Stubing. Quarante ans après la naissance de la série, une enquête de la chaîne anglaise Channel 4 donne pourtant le mal de mer : un seul bateau de croisière pourrait émettre en une journée autant de particules très fines qu’un million de voitures. Là, plus personne ne rigole. Si on rajoute le fait que 32 navires équivaudraient à la pollution du parc automobile français en seulement 24 heures (!), ça tangue un peu niveau tourisme écologique…
Un paquebot qui pourrait réduire les émissions CO2 de 40%
Nouvelle vague. Comme une mauvaise nouvelle peut parfois en cacher une bonne, l’organisation japonaise Peace Boat a une idée pour dépolluer les océans. La bouée de secours se nomme l’Ecoship, il mesure 224 mètres de long, peut accueillir 2000 passagers dans ses 750 cabines et sa principale force, c’est qu’il sera muni de 10 mâts couverts de panneaux solaires permettant de réduire de 40% les rejets de CO2.
Faire la paix avec les océans. Il faut dire que les membres de Peace Boat n’en sont pas à leur coup d’essai. Depuis 1983, l’organisation sillonne la planète pour promouvoir la paix, les droits de l’homme et la protection de l’environnement. Première conséquence : une nomination au prix Nobel de la paix en 2008. La seconde : la création de cet Ovni des mers dont l’objectif sera de sensibiliser les populations au développement durable, puisque le bateau fera aussi office d’université flottante, avec à son bord des expositions sur les technologies propres.
Le bateau disposera d’un système qui récupère 80% de la chaleur produite
80 escales et 5000 personnes sont attendues tous les ans sur l’Ecoship qui, outre ses mâts solaires, disposera d’un revêtement de coque non toxique imaginé par le cabinet d’architecture navale espagnol Oliver Design. Et tant qu’à faire, le monstre (gentil) des mers aura aussi une ferme solaire de 6000m2 sur le pont supérieur. Forcément ça change de la piscine et des chaises longues du Pacific Princess de Gopher et du barman Isaac, mais au moins vous n’aurez plus l’impression de traverser le périphérique pollué en voguant sur les flots.
Construit par Arctech, un équipementier finlandais spécialisé dans la construction de brise-glaces, l’Ecoship n’a pour l’instant pas encore rempli le carnet de commande. Avec une puissance totale de 750kW et ses mâts rétractables (pour passer sous les ponts !) souhaitons-lui quand même de devenir le roi du monde, un peu comme Leonardo Di Caprio sur le Titan… non en fait, oubliez cette chute.