
Le premier bordel à poupées siliconées vient d’ouvrir dans le 14ème arrondissement, et ça s’appelle Xdolls.
Poupée de cire, poupée de son. Dans la capitale, c’est l’affaire qui monte, qui monte… (vous avez compris). Alors que les maisons closes sont interdites à Paris depuis 1946 et que les clients sont pénalisés depuis 2016 (1 500 € d’amende), un jeune patron de 28 ans semble avoir trouvé depuis le 1er février la solution « parfaite » pour contourner la loi : ouvrir une enseigne où les clients peuvent faire l’amour avec des figurines siliconées, plus vraies que nature, pour la modique somme de 89 € par heure (comptez 120 € si vous venez en couple).
À une adresse dite secrète, au cœur du 14ème arrondissement, il est donc désormais possible de venir seul ou accompagné pour essayer Lily, Sofia ou Kim, sans pour autant être inquiété par la loi. Joachim Lousquy, le fondateur de Xdolls, s’appuie pour cela sur un vide juridique : officiellement, il ne fait que louer des jouets et ne s’estime pas responsable de ce qui peut se passer derrière la porte de la chambre. Et autant dire que ça ne plait pas à tout le monde.
La poupée qui gonfle. On savait déjà qu’il existait des robots sexuels pour les hommes et les femmes, mais les poupées de Xdolls sont un pas de plus vers la sexualité du 21ème siècle – et libre à chacun de juger cette « évolution ». La série Real Humans anticipait déjà cette pratique voilà quelques années ; sauf que cette fois, c’est pour de vrai. Des élus de gauche, rejoints par des assos de défense de droits des femmes, s’insurgent depuis plusieurs semaines contre ce qui ressemblerait à une banalisation du viol ; fut-il sur des objets.
Et si c’était une solution contre la prostitution ? Selon le créateur de ces poupées inanimées, « la poupée sexuelle représente un tournant dans nos pratiques et offre une nouvelle expérience sexuelle au niveau des sensations et de l’imaginaire qu’elle fait travailler ». Là-dessus, les avis divergent… Mais la maison close 2.0 ne fermera pas ses portes. La semaine dernière, le Conseil de Paris a rejeté la requête exigeant la liquidation (sic) de la société, et une visite de la Police a quant à elle permis de vérifier que Xdolls était en règle.
Morale mise à part, il est néanmoins intéressant de se demander si cette mode, aussi inquiétante soit-elle, ne pourrait pas être une réponse à la prostitution qui tous les jours précarise ou exploite des milliers de femmes. La question est ouverte. En attendant la démocratisation des humanoïdes sexuels comme dans un mauvais remake de Blade Runner, Xdolls a déjà annoncé l’arrivée prochaine de trois modèles masculins. C’est aussi ça, l’égalité des sexes…