
Paris vs les transports en commun, épisode 452 : cinq syndicats de la RATP appellent à un blocage des métros le 17 décembre prochain afin de protester contre l'ouverture à la concurrence. Une probable mauvaise nouvelle pour tout le monde, usagers franciliens comme salariés du réseau.
Après le mouvement des gilets jaunes (qui a récemment fêté ses deux ans d’existence) et le Covid-19 (qui a immobilisé la France une grande partie de 2020), c’est peut-être le coup de grâce : le 30 novembre dernier, cinq syndicats de la RATP appelaient à une grève massive le 17 décembre prochain, avec pour leur défense de solides arguments. L’ouverture du réseau public à la concurrence (privée), actée en 2009, vise à ouvrir les marchés futurs, s’ils sont perdus par la RATP, aux acteurs du privé. Cette décision, qui prendrait effet dès 2025 avec le réseau des bus, requalifierait automatiquement les salariés dudit service à des conditions différentes de celles en vigueur dans le public. Et comme on le suppose, ces dernières seraient nettement moins avantageuses.
L’appel à la grève lancé par les syndicats Unsa, CGT, SAT, Solidaires et SUD de la RATP, s’il est légitime, risque encore une fois de bloquer des usagers bien fatigués par une année sans répit. “Déconfinés” à partir du 15 décembre, les Français pourront dès lors reprendre un semblant de vie normale, sans attestation (hormis après le début du couvre-feu). Mais les Parisiens pourraient bien enchaîner 45 jours de vie à la maison avec de nouvelles difficultés pour retourner au travail ou partir en vacances si la grève se prolongeait comme cela fut le cas à l’hiver 2019-2020.
Contre la casse du #ServicePublic de #Transports toutes et tous en #Greve le #17Decembre2020 à l’appel de l’intersyndicale #RATP pic.twitter.com/rIcSpWXyYI
— Solidaires RATP (@SolidairesRatp) November 30, 2020
Initialement prévue pour mi-novembre, puis reportée en raison de la crise sanitaire, cette énième grève doit servir à “illustrer le mécontentement et l’inquiétude qui animent chaque agent de la RATP sur les conséquences de la mise en concurrence“. En cause : la potentielle suppression des jours de congés, la hausse du temps de travail et l’abandon des derniers dispositifs statutaires favorables. Pas certain que les Franciliens soient sensibles à cette lutte qui pourrait pourtant dès 2025 impacter les 15 000 à 18 000 agents du “réseau de surface” (les bus, donc).
Pour l’heure, pas d’alarmisme : la grève semble contenue à la seule journée du jeudi 17 décembre. Mais le calendrier rappelle évidemment cette autre longue grève de 2019 qui avait paralysé la capitale pendant deux mois, et coûté environ 200 millions d’euros à la RATP.
⚠️ Risque de grève RATP le 17/12 ⚠️
Espérons qu’employeurs et syndicats sauront s’entendre et éviter une grève, qui serait incomprise des usagers en pleine crise sanitaire.
Un appel à la grève avait déjà été lancé pour mi-novembre, heureusement levé vu les circonstances. https://t.co/zUiuHL6HHb— Plus de Trains (@Plusdetrains) November 30, 2020