
Lancée dans une course contre les pollutions de tout ordre, la Mairie de Paris teste des revêtements bitumineux qui pourraient changer la vie des riverains.
Bitume intelligent. La rue de Courcelles (8e), la rue Frémicourt (15e) et la rue Lecourbe (15e) à Paris partagent quelques points communs, et pas des plus glorieux : elles sont plein soleil, manquent cruellement de végétation et les niveaux de bruit causés par la circulation sont souvent abominables.
C’est pour cette raison que la ville les a choisies pour être les trois sites pilotes du projet « Cool & Low Noise Asphalt ». Elles accueillent désormais des revêtements de route innovants développés par Eurovia et Colas, deux spécialistes de ce type de gros œuvre.
10 % plus cher. Les concepteurs ont d’abord joué sur la couleur du revêtement pour renforcer son pouvoir réfléchissant et diminuer le phénomène d’îlot de chaleur urbaine. Plus clair, il renvoie mieux la lumière, et absorbe donc moins la chaleur. Deuxième aspect majeur : la surface n’est pas lisse mais poreuse. Les micro-interstices piègent les ondes sonores et améliorent donc la performance phonique.
Détail pas anodin, le surcoût de production n’est pas énorme. On parle de 10% en plus sur la facture finale. Le jeu en vaut clairement la chandelle. D’autant que, sur le total de 2,3 millions d’euros, le projet est pour l’instant financé à hauteur de 1,3 million par la Commission Européenne dans le cadre du programme européen LIFE.
Au final, trois bandes de 250 mètres seront posées sur ces trois sites, avec des gains à la clé pas du tout mineurs : la baisse de température réelle sera de 2 degrés (et même 3 degrés en ressenti) tandis que le niveau sonore baissera de 3 décibels au niveau de la rue et 2 décibels en façade des immeubles adjacents. Aucun doute, les voisins vont apprécier.