
Génération née entre 1980 et 2000, les "millenials" deviennent aujourd’hui des parents. Bien de leur temps, ils placent la technologie au centre de cette nouvelle étape de leur vie. Ce qui n’est pas sans soulever quelques questions.
Il fallait bien que ça arrive un jour, les Millenials – une génération qu’on associe parfois à un manque de maturité, un égoïsme patenté et une addiction aux réseaux sociaux – sont en train de devenir parents. Cet état de fait a donné l’idée au New York Times de les affubler d’un petit sobriquet : « Les Parennials ».
Au demeurant, ce sont des parents comme les autres. Ils prennent un malin plaisir à ne pas faire ce qu’on fait leurs parents avant eux et galèrent au quotidien avec ce qui n’est finalement jamais que le métier le plus compliqué au monde : élever un enfant. Pour cela, le Parennial s’en remet aveuglément à la technologie.
Françoise D0lt0 2.0. Fini de demander les conseils à grand-mère, lorsqu’on a une question, on se tourne désormais vers Google. Les sites dédiés à la grossesse et aux bébés font office de véritables oracles. Et lorsqu’il s’agit de suivre le développement du fœtus, de savoir quand donner le sein ou ce qu’il faut privilégier pour la sieste, la réponse tient dans le slogan de cette publicité : « Il y a une application pour tout. »
Elle choisit le prénom et le deuxième prénom de sa fille parce que le compte Twitter était disponible.
De la même façon, les enfants de Parennials sont habitués à triturer de la tablette ou du smartphone depuis leur plus jeune âge. L’écran fascine. Donc il calme, et ça c’est pratique. Il existe des milliers de chaînes YouTube qui proposent du contenu pour les enfants de tous les âges et, forcément, les Parennials s’en donnent à cœur joie. D’ailleurs, ce champ est aujourd’hui si développé que des questions de société nouvelles apparaissent. Le magazine Usbek & Rica se demandait si la multiplication de contenus éducatifs pour enfant n’était pas à craindre, vu qu’elle s’accompagne de parodies et de contenus ciblés. Sans compter qu’il est trop tôt pour dire quel effet peut avoir l’exposition précoce aux écrans sur le développement cognitif.
140 mauvais caractères. Le délire va parfois très loin. Dans son article, le New York Times raconte notamment que Sara Mauskopf, une Millenial interrogée (accessoirement ex-employée de Google) avait choisi le prénom et le deuxième prénom de sa fille (Bryn Avery), notamment parce que le compte Twitter @brynavery était disponible. Est-ce franchement sérieux ?
Bref, les Parennials sont peut-être même en train d’enfanter une nouvelle évolution. Est-on en train d’assister à la naissance de l’homo digitalis ? Voilà bien des questions, mais en attendant, technologie ou pas, jusqu’à preuve du contraire, on n’a pas encore inventé l’application qui prépare le biberon ou le robot qui change les couches…