
D’après une étude suédoise publiée en juillet dernier, si les hommes émettent plus de CO2 que les femmes (16% de plus), c’est en partie parce qu’ils ont plus tendance à opter pour la voiture. Simple, basique mais pas forcément écologique.
Aller travailler, se chauffer, regarder la télévision ou envoyer un mail : c’est un fait, la grande majorité de nos actions pollue. En moyenne en France, une personne adulte émet près de 12 tonnes de CO2 sur une année.
En Suède, des chercheurs ont publié une étude en juillet 2021, dans la revue scientifique de l’université de Yale, pour trouver des solutions afin de réduire les émissions de CO2 des ménages. Mais comme l’indique un article du Guardian, un chiffre a attiré l’attention des chercheurs : la différence entre le total des émissions de CO2 produits par les hommes et les femmes. En Suède, les premiers polluent plus que les secondes — 10 tonnes par an pour un Suédois contre 8,5 tonnes pour une Suédoise. Soit un écart de 16%, et notamment parce qu’ils conduisent… plus souvent.
For the J. of #IndustrialEcology article behind Guardian piece on gender differences in #carbonfootprint, see https://t.co/X4k7PYbL07
— Journal of Industrial Ecology (@JIndEcol) July 22, 2021
Les clichés. Pour obtenir cette conclusion, les chercheurs ont analysé « les habitudes de consommation » des Suédois sur plus de 200 « produits et services » dans diverses catégories comme l’alimentation, les voyages, l’alcool, les vêtements ou la santé. Ils se sont uniquement intéressés aux données concernant les célibataires, qui représentent 50% des ménages en Suède, afin de gommer les biais concernant les enfants ou la vie à deux. Les dépenses liées au travail n’ont également pas été prises en compte.
D’après l’étude, les femmes consomment plus dans la santé, l’ameublement et les vêtements — des domaines à faibles émissions — « alors que les hommes dépensent beaucoup plus d’argent (70 % de plus que les femmes) pour des articles à forte intensité de gaz à effet de serre, comme le carburant », écrivent les chercheurs. Ce seraient notamment les Suédois qui pollueraient le plus à cause de leurs déplacements à quatre roues : « Les transports et les vacances représentent des émissions plus élevées chez les hommes célibataires que chez les femmes célibataires, ce qui est dû à l’utilisation de la voiture ». Une information étonnante quand on sait que le pays est leader en Europe du Nord sur l’adoption de la voiture électrique.
Des solutions ? Concernant l’étude, il s’agit bien des habitudes de consommation, et donc du train de vie, qui varient. Car d’après les chercheurs, « l’explication de ces inégalités n’est pas dans le montant des dépenses. Les hommes ne consomment que 2 % de plus que les femmes. Il se trouve plutôt dans les modèles de dépenses. »
La bonne nouvelle, c’est qu’il serait possible de réduire de 36 à 38% ces émissions CO2 en adoptant d’autres habitudes de consommation, notamment en « déplaçant les dépenses consacrées à ces produits et services vers des alternatives à moindre intensité de carbone ». Surtout que ces alternatives (se déplacer à vélo, acheter des vêtements d’occasion, privilégier les circuits courts) ne sont pas le privilège de l’un des deux sexes. A bon entendeur…