
Maintenant, vous savez pourquoi on ne vous l’a jamais proposée au guichet.
Inouï. Aussi discrète que mystérieuse, elle s’appelle la Carte T, comme l’a révélé une enquête du Parisien. Qui y a droit ? En principe, personne, car elle est remise par la SNCF à de rares personnalités VIP. Comme le décrit un cheminot, ce sont « des ministres, des élus régionaux, des patrons de presse et de grandes entreprises, des présentateurs du journal de 20 heures »… Bref, ce qu’il résume par « de gros clients qui voyagent beaucoup » et ont déjà dépensé près de 3000 euros de billets.
SNCF : la carte T, mystérieux sésame des VIP
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Les privilèges. Premier avantage : une ligne téléphonique répond toujours et très vite. Les agents SNCF se chargent alors de trouver une solution aux impondérables qui arrivent : « Un train en retard, annulé ou loupé » et les correspondances compliquées qui vont avec. Pour le reste, les privilégiés ne bénéficient pas de réductions mais glanent des avantages comme les grands voyageurs avec la carte Le Club. Ils accumulent des points fidélité pouvant être troqués contre des billets gratuits, du Wi-Fi en TGV ou le service de transport de bagages…
2500 veinards. En vérité, ce service prestigieux a été créé à une époque où les retards de la compagnie posaient problème à des personnalités essentielles ou compliquées à gérer ; un cadre parle même d’une élue « odieuse, capable de colère monumentale ». Aujourd’hui, l’objectif est plutôt d’améliorer le service pour tous et, comme le PDG Jean-Pierre Farandou décrit dans Le Figaro de vouloir « une tarification plus lisible, plus simple et plus accessible » en baissant les coûts de production.
Alors la société, qui a perdu 5 milliards d’euros par rapport au budget prévu avec les crises et grèves mais qui a embauché 4000 cheminots en CDI, a aussi remis à jour la liste des 2500 VIP bénéficiant de sa liste Carte T. Il y en a qui vont (encore) râler.