
Voyager sur un voilier de 15 mètres à travers la Méditerranée, c’était jusque là réservé aux plaisanciers pas vraiment dans le besoin. Mais ça, c’était avant que Sailcoop n’ouvre ses mini-ferries zéro carbone. Embarquement immédiat.
240 km. C’est à vol d’oiseau la distance qui sépare Toulon de Calvi, au nord-ouest de la Corse. Pour s’y rendre, il faut embarquer sur l’un des milliers de ferries qui font escale chaque année, et empruntés par 1,5 million de passagers tous les ans avec, à la clef, des tonnes de dioxyde de carbone dans le port. A moins de repenser tout le système à l’envers, et de voyager léger, avec moins de passagers sur un navire plus lent mais qui ne rejette que de l’huile de coude.
Depuis le début du mois, il est ainsi possible d’embarquer sur le Belle Aventure, un voilier monocoque de 50 pieds pour se rendre sur l’Île de beauté. A l’intérieur, cinq cabines accueillent une dizaine de passagers.
Chers sociétaires, propriétaires, usagers, skipper, cette fois, c'est parti! Réservez vos voiliers pour la #Corse. https://t.co/af1bKRNC3f pic.twitter.com/AoRskf06Fp
— Sailcoop (@BonjourSailcoop) October 15, 2021
Repas et houle inclus. Combien pour cet beau voyage ? Comptez 180 € en incluant les repas. Et il peut y en avoir jusqu’à trois puisque la traversée dure une vingtaine d’heures contre la moitié par ferry. Que les cœurs sensibles soient prévenus, la météo peut compliquer le voyage, voire le rendre un peu plus remuant… Autre petit défaut, vous pouvez oublier l’idée d’emporter votre voiture, il faudra louer sur place.
Voyager lentement mais proprement, une drôle d’idée bien dans l’air du temps rendue ici possible par une coopérative nommée Sailcoop dont l’action vertueuse va plus loin que ces quelques miles nautiques.
L’homme qui prend la mer. A la base du projet, Maxime de Rostolan voulait développer un mode de transport écolo. « Cela fait 8 ans que j’ai arrêté de prendre l’avion pour des raisons écologiques » expliquait-il à France 3. Reconnaissant qu’il ne suffit pas d’interdire pour arranger les choses mais qu’il faut proposer des alternatives, il veut ouvrir autant de traversées que possible pour rejoindre par exemples les îles bretonnes et pourquoi pas en louant des bateaux à des propriétaires qui ne s’en servent pas. « On sent que les gens ont besoin de se dire “mon bateau sert le bien commun“… » raconte Arthur Le Vaillant, navigateur et complice de Maxime.
A ce stade, la coopérative a préféré acheter son premier voilier – le Belle Aventure – et les traversées ont montré que les passagers étaient satisfaits. Environ 150 réservations ont déjà été vendues pour cette année (le service ne fonctionnera que jusqu’en octobre). Le succès de cette première saison déterminera la suite.
Plus d’infos sur le site officiel de Sailcoop.