
Passé inaperçu en France, le rapport annuel de Bloomberg s’est pour la première fois projeté en 2050 pour évaluer l’impact des énergies renouvelables. À cette date, le robinet nucléaire et pétrolier devrait être définitivement fermé.
Révolution électrique. À priori, le Bloomberg New Energy Finance n’est pas un organisme caritatif géré par des utopistes altermondialistes. Son rôle est d’ailleurs indiqué très clairement sur son site officiel : aider les décideurs du monde entier à prendre les bonnes décisions (faire plus d’argent) dans un monde en plein changement. En plein réchauffement, surtout. Manière de dire que si rien n’est fait, les bénéfices de demain seront moins importants.
La moitié de l’électricité mondiale d’ici 2050 sera produite à partir de l’énergie éolienne et solaire.
C’est donc dans ce contexte que son rapport annuel, très scruté, s’est porté en 2018 sur le marché futur des énergies. Et son verdict est, pour une fois, positif : d’ici trente ans, 64% de l’électricité devraient être renouvelables (c’est l’inverse aujourd’hui) et produits grâce à l’éolien et au photovoltaïque.
La mort du pétrole (et du charbon). À l’inverse, et comme on s’en doute, c’est plutôt mal barré pour les industries pétrolières et nucléaires. En raison du boom électrique, qui devrait encore s’accentuer avec le déploiement des voitures rechargeables, leur part dans la production mondiale devrait peu à peu chuter, non pas à cause d’un mouvement écologique à l’échelle planétaire, mais tout simplement parce que le prix de production de l’énergie solaire et éolienne baisse d’année en année.
À titre indicatif, le prix des batteries lithium-ion a chuté de presque 80% depuis 2010, et il pourrait encore diminuer de 67% d’ici à 2030. Quant à l’éolien et au photovoltaïque, c’est presque 84% de baisse. De quoi donner de l’espoir aux experts du bureau d’étude Artelys, fondé notamment par des anciens d’EDF, qui estiment que la France pourrait atteindre la barre symbolique du 50% d’électricité renouvelable dès 2030. Plus que dix ans à tirer, en gros.
Ce qui semble certain, c’est qu’entre 2030 et 2050, le nouvel or noir sera un triptyque vert composé de l’éolien, du photovoltaïque et des batteries électriques.
Au cas où vous n’auriez pas trop chaud, le rapport intégral de Bloomberg est à lire ici.