
Réuni autour d’une certaine idée du vélo-boulot-dodo, le Mouvement des employeurs à vélo ajouté (M.E.V.A) milite pour que tout employé puisse pédaler vers son open space en toute sécurité. Rencontre avec l’un des fondateurs du mouvement, Samuel Goëta, patron de Datactivist et cycliste avant tout.
Le Mouvement des employeurs à vélo ajouté, c’est quoi exactement ?
Nous sommes un mouvement militant, agile et léger, inspiré et en faveur du vélo. Lancé en juin dernier, nous rassemblons pour le moment 109 entreprises avec environ 1300 salariés à vélo. Des entreprises de toute taille et de tout secteur nous ont rejoint. On essaie de varier les territoires, on a des Parisiens mais pas seulement. Mon entreprise, Datactivist, est basée à Aix-en-Provence, probablement l’une des villes les moins cyclables de France.
“Le vélo pour nous est l’une des conditions essentielles de santé au travail et de bien-être en entreprise.“
De quelle manière le mouvement a-t-il démarré ?
Le mouvement a pris forme lors d’échanges entre mon entreprise (Datactivist) et Vraiment Vraiment sur les soucis qu’ont pu rencontrer nos employés lors de leur déplacements domicile-travail à vélo, comme des accidents ou des insultes. On s’est dit qu’un vrai problème existait et que le vélo était toujours présenté comme loisir, parfois comme un moyen de déplacement mais jamais comme un outil de travail.
Quelle est alors votre vision du vélo ?
Le vélo n’est pas qu’un loisir, on peut faire un grand nombre de choses avec lui. Les déplacements domicile-travail (vélotaf) sont souvent évoqués mais on parle très peu de se rendre à un rendez-vous à vélo. C’est quelque chose que nous faisons pourtant tout le temps. Cet usage un peu invisible du vélo est assez développé mais peu pris en compte par les pouvoirs publics. Autant avec le déplacement domicile-travail, on commence à avoir des choses mais les déplacements pour les rendez-vous ne sont jamais évoqués. Derrière l’enjeu de la cyclabilité d’une ville, il y a celui de la compétitivité des entreprises et de la productivité. Le vélo pour nous est l’une des conditions essentielles de santé au travail et de bien-être en entreprise.
Comment défendez-vous votre paroisse ?
Au départ, c’est un mouvement de plaidoyer. Nous voulons porter notre parole à destination des pouvoirs publics pour montrer que le vélo est un moyen de développer l’économie et de renforcer les entreprises. On essaie de défendre cette vision afin de ne pas laisser les syndicats patronaux en charge de ces questions. Ils sont souvent frileux par rapport aux mobilités douces et beaucoup plus intéressés par les avantages fiscaux pour les voitures de fonction. Aujourd’hui, il n’y a quasiment rien pour le vélo.
Sur quel projet le Mouvement des employeurs à vélo ajouté est-il en train de travailler actuellement ?
Nous sommes en train de réaliser une étude qualitative et quantitative auprès des salariés du M-E-V-A pour voir les bénéfices qu’apporte le vélo aux employés et aux entreprises. On est aussi en train de travailler avec une assurance pour mettre en place une prise en charge du vol dans le cadre du travail car il représente un énorme frein à l’usage du vélo. Il s’agirait d’instaurer une assurance vélo à l’instar de la voiture. On essaie de faire des actions variées, et pas que du plaidoyer.
Comment rejoindre le M-E-V-A ?
C’est très simple et informel. Il suffit de remplir un formulaire et bienvenue ! Il faut simplement s’engager à suivre le manifeste sur notre site qui décrit tout ce que l’on défend.