
Partout, on taxe les diesels. Mais en Australie, on fait payer les véhicules propres. Une idée fumeuse qui pourrait se répandre comme du pétrole.
Aux Antipodes. En quelques semaines, trois des six régions d’Australie ont instauré une nouvelle taxe visant exclusivement les véhicules propres. Voitures électriques, utilitaires hybrides… Tous doivent maintenant payer entre 1,20 et 1,50 centimes d’euro par kilomètre parcouru, selon sa motorisation.
Surprise et effarement : quand le monde entier mise sur la mobilité électrique pour réduire les émissions de carbone, une telle taxe pourrait décourager les automobilistes tentés par les véhicules électriques. Oui, mais, seraient tenté de répondre les Australiens, il faut bien compenser la perte des taxes à la pompe. Une réflexion qui pourrait gagner la France ?
Un Australien roulant 10 000 kilomètres par an devra donc verser cette année au moins 120 euros de taxes supplémentaires.
Qui dit “fiscalité” dit “France”. On s’en souvient puisque cela a donné naissance au mouvement des gilets jaunes, l’État prélève jusqu’à 40% du montant d’un plein d’essence et de gasoil. Or, en l’absence de ventes, ce sont ses recettes qui chutent. Jusqu’alors, la France pouvait compter sur 35 milliards d’euros par an, une somme permettant notamment d’entretenir le réseau routier et ses infrastructures.
Une telle taxe n’apparaît alors plus totalement injuste : pourquoi les propriétaires de Tesla ne paieraient-ils pas les taxes qui leur assurent de circuler en sécurité alors que d’autres s’en acquitteraient ? Reste pour l’État à décider s’il préfère faire payer les automobilistes ou les producteurs d’énergie, au risque de voir grimper les prix de l’électricité. Un effet boomerang qui n’a pas échappé aux Australiens.