
Depuis le 20 novembre dernier, les bus impériaux londoniens ont troqué le traditionnel diesel polluant contre un biocarburant naturel à base de... marc de café. Un procédé innovant qui permet de réduire de 15% les émissions annuelles de carbone.
London calling. Alors qu’à Bordeaux, certains autobus carburent au marc de raisin, on aurait pu imaginer qu’en Angleterre, le thé ou la bière auraient été choisis comme biocarburants naturels. Que nenni. Depuis un mois, les célèbres bus rouges de la capitale fonctionnent grâce… au marc de café. Cette idée de génie, on la doit à Arthur Kay, un entrepreneur de 25 ans qui a fondé en 2013 la startup Bio Bean.
Un Londonien consomme chaque jour 2,3 tasses de café, ce qui équivaut à 200 000 tonnes de déchets par an. Un sérieux atout pour qui sait les transformer… La startup a décidé de collecter toutes ces tonnes de marc de café directement auprès des bars et des restaurants de la capitale et des alentours afin de les transformer en carburant naturel. Une fois collectés, les résidus de café sont traités dans l’usine d’Alconbury, en plein cœur du Royaume-Uni. « Au lieu d’envoyer le marc de café à la décharge où il relâche du méthane et du CO2, nous le collectons, le recyclons et le transformons en carburant propre », a expliqué Arthur Kay au Monde.
-15% d’émission de CO2. De l’usine ressort une huile végétale presque prête à l’emploi. 6 000 litres en ont déjà été produites. Dernière étape essentielle : la société Argent Energy, le plus important producteur de biocarburant outre-Manche, finalise la production, composée à 80% de diesel et à 20% de cette huile miracle.
Aujourd’hui, 20% des bus londoniens carburent à ce savoureux mélange sur un total de 9 300 véhicules.
Selon Bio Bean, cette alternative audacieuse offrirait une réduction de 10 à 15% des émissions annuelles de carbone. Une petite révolution lorsque l’on sait que les bus à Londres totalisent plus de 2 milliards de trajets chaque année. Et pour ne rien gâcher : utiliser ce biocarburant naturel ne nécessite ni de changer le moteur du véhicule ni d’utiliser davantage de carburant pour le faire fonctionner. Soutenue par Shell, Bio Bean espère séduire rapidement d’autres marchés étrangers, comme en France où 38 milliards de tasses de café sont consommées chaque année. De quoi produire pas mal de carburant.