
À quoi bon avoir la foi en son prochain si c'est pour ruiner la planète le dimanche matin en roulant seul dans sa voiture ? GoMesse invente le covoiturage entre croyants.
Vois sur ton chemin… Vous vous souvenez des Choristes et de ses gamins égarés ? Sauf que vous avez déjà oublié les paroles de la chanson. Elle vous demandait un service : « Donne-leur la main pour les mener vers d’autres lendemains. » Or, c’est en substance ce que propose de faire GoMesse, le BlaBlaCar de l’office dominical : emmener avec soi d’autres paroissiens qui ne veulent pas ou ne peuvent pas conduire.
Transporter son prochain. Le système fonctionne à travers une plateforme où l’on se signale comme cherchant une voiture pour rejoindre tel office à telle église. Les volontaires pour vous emmener passent un coup de fil, plus sain et plus chaleureux qu’une notification. Dans l’esprit (saint ?) également, GoMesse ne prend aucune commission, préférant aider ses prochains. Un geste dont la portée n’est pas que symbolique.
Selon GoMesse, 78% des fidèles se rendent à la messe en voiture. Si beaucoup font le trajet en famille, nombreux sont ceux qui y vont seuls, un triste impact pour la planète.
Crise de foi. Une niche comme une autre pour le covoiturage ? En vérité, c’est un problème de société car il y a de moins de moins de prêtres. Ce qui fait que les fidèles doivent parcourir des kilomètres pour aller célébrer la messe dans une église toujours plus éloignée. Comme le déplore Emmanuel de Bélizal, président de l’association mère de GoMesse, il y a en France « une seule messe pour trente clochers ».
Une plaie pour les seniors, personnes avec handicaps et tout simplement ceux qui ne veulent pas que la pratique de leur religion nécessite un budget spécial pour les transports.
Notons que GoMesse n’est pas seul sur ce chemin. Sur le site de trajets courts Micro-stop, on trouve nombre de covoitureurs pour se rendre à la mosquée. Comme quoi, les églises n’ont pas le monopole du cœur.