
Lors d’une réunion des ministres de l’Environnement de chaque état du pays, une décision a été prise : celle d’imposer une vitesse maximale sur les autoroutes. Une limitation à 130 km/h serait l’option la plus plébiscitée, comme en France.
La fin d’une époque. En Allemagne, sur certains tronçons (environ 60% de l’autoroute), la vitesse n’est pas limitée. Tant que le conducteur garde le contrôle de son véhicule et qu’il ne met pas en danger les autres usagers de la route, la voie est libre pour accélérer. Mais cette époque dorée est bientôt terminée. Car lors d’une conférence à Wilhelmshaven — dans le land du Basse-Saxe, les ministres des 16 états fédérés allemands ont voté à l’unanimité en faveur d’une limitation de la vitesse sur les autoroutes, comme l’indique cet article de la radio locale d’Hambourg NDR (en allemand). Si les ministres n’ont pas encore accordé leurs violons concernant la future vitesse maximale autorisée — le ministre de l’Environnement de Basse-Saxe Olaf Lies est en faveur des 130 km/h, comme en France ou en Italie — il s’agit du premier vote de ce type en Allemagne.
#Tempolimit von 130 auf Autobahnen: Das ist ein Beschluss der #UMK22. Die Idee dahinter: Teller statt Tank. Wir brauchen unsere Flächen jetzt dringender für Nahrungsmittel als für #Biosprit. Das kompensieren wir mit dem Tempolimit. @BMUV pic.twitter.com/0U7p6sUpQQ
— Minister Olaf Lies (@OlafLies) May 13, 2022
Aller moins vite pour rouler mieux. Cette décision a été prise pour « promouvoir la protection du climat » selon les mots du président de la conférence, le ministre Olaf Lies. Car en roulant moins vite, on polluerait moins. D’après les conclusions d’un rapport pour le Grenelle de l’environnement de 2007, « passer de 130 à 110 km/h permettrait de baisser les émissions de gaz à effet de serre de 20 % en moyenne », comme l’écrit FranceInfo. En Allemagne, où les conducteurs sont autorisés à dépasser les 130 km/h, imposer une limite — et donc diminuer la vitesse — pourrait ainsi permettre une baisse des émissions de CO2. De l’autre côté, l’Agence internationale de l’énergie a récemment donné des recommandations pour freiner notre consommation de carburant et d’énergie afin de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles russes. L’une d’entre elles confirme la décision prise par l’Allemagne puisqu’elle indique qu’une diminution de 10 km/h sur les autoroutes d’Europe permettrait d’économiser 430 000 barils de pétrole par jour — soit 68,4 millions de litres. Cette réduction entraînerait aussi un petit gain financier pour les automobilistes, de l’ordre de 60 euros par an selon l’AIE.
Reste à savoir si l’Allemagne va directement abaisser sa vitesse maximale dans l’optique de protéger la planète — à 120, voire 110 km/h — ou si elle s’alignera avec les autres pays européens, majoritairement autour des 130 km/h.